En dehors des épisodes aigus, faut-il prendre en compte les troubles digestifs des patients insuffisants surrénaliens?
D. Drui*a (Dr), L. Quenéhervéb (Dr), J. Blinc (Dr), E. Coronb (Pr), G. Barbarad (Pr), B. Carioua (Pr), M. Neunliste (Dr), D. Massonf (Pr), K. Bach-Ngohouf (Dr)
a Clinique d'Endocrinologie, CHU Nantes, Nantes, FRANCE ; b Service de Gastroentérologie, CHU Nantes, Nantes, FRANCE ; c Laboratoire de Biochimie, CHU Nantes, Nantes, FRANCE ; d Département de Gastroentérologie et deMédecine Interne, Université de Bologne, Bologne, ITALIE ; e INSERM U1235, TENS, Nantes, FRANCE ; f Laboratoire de Biochimie et INSERM U1235, Nantes, FRANCE
* delphine.drui@chu-nantes.fr
Introduction : L’insuffisance surrénale (IS) aiguë s’accompagne fréquemment de troubles digestifs1,2 (vomissements/diarrhées, douleurs abdominales), mais ceux-ci sont peu décrits en dehors des crises chez les patients insuffisants surrénaliens. L’objectif de ce travail, soutenu par l’ « Association Surrénales », était de caractériser et quantifier ces troubles par le questionnaire de Rome IV utilisé pour le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable (SII)3, pathologie également associée à une perturbation de l’axe corticotrope4.
Matériel et méthode : Le questionnaire de Rome IV a été proposé aux patients adhérant à l’ « Association Surrénales », de juin à octobre 2017, via leur site internet. Les questions portaient notamment sur la fréquence des douleurs intestinales et le type de trouble du transit.
Résultats : Les réponses de 165 patients (maladie d’Addison (n=74), hyperplasie congénitale des surrénales (n=56), insuffisance hypophysaire (n=35)) ont été analysées. La répartition des pathologies était représentative de celle des adhérents de l’association. De 39% à 54% des patients, selon la pathologie, rapportaient des douleurs abdominales hebdomadaires durant les 3 derniers mois. Ces douleurs étaient associées chez 38 à 68% des patients à des troubles du transit : diarrhée et/ou constipation. Une mauvaise qualité de vie globale était rapportée par 24 à 44% des patients ayant répondu.
Conclusion : Les troubles digestifs sont fréquents et invalidants pour les IS chroniques et s’apparentent dans 50% des cas à ceux des patients atteints de SII. Il semble nécessaire d’intégrer la dimension digestive aux questionnaires de qualité de vie des IS.
1White 2010,2Hahner 2010, 3Lacy 2016, 4Videlock et al. 2016
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.