Une cause rare d’insuffisance gonadotrope
D. Chebi*a (Dr), R. Ben Salaha (Dr), F. Haj Kacemb (Dr), Y. Bouattoura (Dr), M. Ghribia (Dr), M. Abidb (Pr), F. Frikhaa (Dr), Z. Bahloula (Pr)
a Servie de médecine interne, CHU Hédi Chaker- Sfax- Tunisie, Sfax, TUNISIE ; b Servie d’endocrinologie, CHU Hédi Chaker- Sfax- Tunisie, Sfax, TUNISIE
* doniachebba@gmail.com
Introduction : Les causes d’insuffisance gonadotrope sont nombreuses et variées. Les lymphomes hypophysaires constituent une cause rare et de diagnostic difficile.
OBSERVATION
Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 30 ans qui a été hospitalisée en médecine interne pour une altération de l’état général avec des céphalées fébriles.Elle signalait une aménorrhée secondaire évoluant depuis trois mois.Le test de grossesse était négatif.A l’examen physique, la patiente était cachectique, pâle.Elle avait un ptosis de l’œil droit en rapport avec une paralysie du nerf III extrinsèque avec une anesthésie de l’hémiface droite.La biologie spécialisée concernant l’axe hypothalamohypophysaire montrait une insuffisance gonadotrope avec une hormone folliculostimulante à 1,2 mUI/L (1,5-2,4) et une hormone lutéinisante inférieure à 0,1 mUI/L (1,7-8,6) avec une hyperprolactinémie modérée à 26 ng/ml (n < 15).Les axes corticotrope, thyréotrope et somatotrope étaient normaux.L’IRM hypophysaire a révélé un volumineux processus sellaire de 21 mm de grand axe en iso-signal T1, T2 de rehaussement hétérogène après injection de Gadolinium associé à un rehaussement pachyméningédiffus.Le scanner abdominal a montré une atteinte infiltrative pancréatique, ganglionnaire et osseuse.Le diagnostic d’un lymphome B lymphoblastique a été établi à l’aide d’une biopsie scanoguidée péritonéale avec multiples localisations : abdominales, osseuses et hypophysaire.La patiente a été traitée par une chimiothérapie intensive.
Conclusion :Les lymphomes de la tige pituitaire sont des tumeurs extrêmement rares dont les symptômes sont dominés par les céphalées, l’asthénie et la diplopie. L’imagerie permet de savoir si cet épaississement est isolé ou associé à d’autres lésions, plus facilement accessibles à une biopsie.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.