Insuffisance corticotrope isolée sous anti-PD1
C. Cugnet Anceau*a (Dr), L. Marchanda (Dr), M. Amini-Adleb (Dr), D. Mailletc (Dr), S. Tartasc (Dr), S. Dalled (Pr)
a Service d'endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques ImmuCare Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre Benite, FRANCE ; b Service de dermatologie ImmuCare Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre Benite, FRANCE ; c Service d'oncologie ImmuCare Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre Benite, FRANCE ; d Service de dermatologie ImmuCare Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre-Benite, FRANCE
* christine.cugnet-anceau@chu-lyon.fr
Le nivolumab et le pembrolizumab sont des anticorps (Ac) monoclonaux anti-PD1 utilisés dans le traitement de nombreux cancers. De rares cas cliniques décrivent une insuffisance corticotrope isolée (ICI) sous Ac anti-PD1.
Nous décrivons 5 cas d’ICI pris en charge dans notre établissement: 3 sous nivolumab (cancer poumon, lymphome cutané, mélanome) et 2 sous pembrolizumab (cancer rein). Les 5 sujets sont des hommes; âgés de 56,2±1,9 ans. L’ICI est apparue après 3 à 9 cures d’immunothérapie. Les signes cliniques rapportés sont : asthénie (5/5), anorexie (3/5), troubles digestifs (3/5) douleurs musculaires (3/5), vertige (1/5). On notait une hyponatrémie (2/4). Le cortisol était indosable (5/5) avec une ACTH à 3,94±1,57 pg/ml. On notait une hyperprolactinémie modérée (36,16±15,69 µg/L). 4 patients sur 5 avaient déjà présenté une thyroïdite silencieuse et 1 patient un diabète fulminant. Le bilan autoimmun de ces complications endocriniennes était négatif. L’IRM hypophysaire ne retrouvait pas de signe d'hypophysite.
L'hydrocortisone a été mise en place à la dose de 20 mg/j et l’immunothérapie a pu être poursuivie chez 4 patients. On ne note pas de récupération de l’axe corticotrope après un suivi médian de 9 mois.
Comme dans le cas de l’insuffisance corticotrope idiopathique hors immunothérapie, la découverte est souvent fortuite, avec des signes cliniques aspécifiques. Les différences sont que l’ICI sous Ac anti PD1 apparait chez des hommes, présentant au préalable d’autres maladies endocriniennes sans anticorps détecté et reste moins exceptionnelle. Le mécanisme physiopathologique semble différent des hypophysites sous Ac anti-CTLA4.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.