Parentalité et préservation de fertilité: Désir, connaissances et attitudes des sujets trangenres
E. Feigerlova*a (Dr), V. Pascala (Dr), MO. Ganne Devoneca (Dr), M. Kleina (Pr), B. Guercia (Pr)
a Service d'endocrinologie, diabétologie et nutrition, CHRU de Nancy, Nancy, FRANCE
* eva.feigerlova@fulbrightmail.org
Objectif: Selon les recommandations internationales l’évaluation des besoins et la mise en place de la préservation de la fertilité (PF) font partie de la prise en charge des personnes transgenres. Nous avons implémenté dans notre pratique habituelle l’interrogatoire dirigé avec une file de questions, avant toute information spécifique sur la PF pour mieux comprendre les besoins et les attitudes dans cette population.
Méthodes: Analyse des données des sujets transgenres vus entre décembre 2017 et mars 2018 dans le service d’endocrinologie au CHRU de Nancy.
Résultats:Parmi 72 sujets (MtF: n=38), la majorité (65%) est sous traitement hormonal (TH), 38% des sujets ont eu une chirurgie de réassignation et seulement 3 sujets ont bénéficié d’une conservation de gamètes. Selon 82% des sujets, il est important de connaître l’effet du TH sur la capacité d'avoir ses propres enfants biologiques. Seulement 23 (32%) des personnes estiment avoir été informées sur les options de PF par un professionnel de santé, 32 (46%) des sujets cherchent des renseignements sur Internet. Parmi les sujets sans enfant (88%), 29% expriment le désir d’avoir un enfant biologique, cependant pour 26 (36%) sujets ce désir peut évoluer dans le temps. Les obstacles les plus fréquemment mentionnés concernant la PF sont le manque de connaissances (47%), la réglementation en France (43%) et le souhait de ne pas retarder le TH (39%).
Conclusion:La majorité des personnes transgenres considèrent leur propre fertilité importante, mais la plupart manquent de connaissances et d'accès à la PF en concordance avec des données préliminaires dans la littérature.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.