Aménorrhée secondaire: une cause peut en cacher une autre
FZ. El Bouazzaoui*a (Dr), G. Elmgharia (Pr), N. El Ansaria (Pr)
a Service d’Endocrinologie Diabétologie Maladies Métaboliques et Nutrition Laboratoire PCIM, FMPM, Université Cadi Ayyad. . CHU Mohamed VI, Marrakech, MAROC
* fz.elbouazzaoui@gmail.com
Introduction : L’aménorrhée secondaire témoigne d’une atteinte de l’axe hypothalamo hypophysaire ovarien ou anomalie du tractus producteurs. Le diagnostic étiologique est souvent complexe, mais une démarche diagnostique bien conduite avec un bilan hormonal indispensable permet une orientation étiologique précise.
Observation : On rapporte l’observation d’une patiente de 35 ans consultant pour une aménorrhée secondaire évoluant depuis 5ans. A l’anamnèse, on note des Bouffées de chaleurs associées à des douleurs cycliques depuis 5ans, des céphalées diffuses depuis 7ans, avec brouillard visuel depuis 1an, sans signe d’insuffisance corticotrope ni thyréotrope. A l’examen clinique, on avait un bon développement des caractères sexuels secondaires sans syndrome dysmorphique. Au bilan : FSH=89,20 mUI/ ; LH=60,73mUI/ml ; Oestradiol <5ng/l, sans autre anomalie au reste de l’hypophysogramme. A l’IRM hypophysaire: Kyste de la poche de Rathke de 9,3*11,6*5mm, qui refoule la tige pituitaire en avant et la post hypophyse en arrière, avec un amincissement du parenchyme de l’antéhypophyse. Devant l’hypogonadisme hypergonadotrope le diagnostic d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) a été retenu.
Discussion : Chez cette patiente le tableau hormonal est celui d'une aménorrhée d’origine périphérique avec IOP, mais vu la présence à l’IRM hypophysaire d’un kyste de la poche de Rathke, on s’attendait à un déficit gonadotrope et non pas une insuffisance ovarienne. Mais l’association de deux atteintes est exceptionnel, d’où l’interêt du bilan hormonal qui permet de trancher sur l’atteinte à l’origine de la symptomatologie.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.