Génétique et insuffisance ovarienne, quoi de neuf ?
I. Beau*a (Dr)
a Inserm UMR 1185, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE
* isabelle.beau@u-psud.fr
L’insuffisance ovarienne primaire (IOP), est une pathologie multifactorielle caractérisée par une aménorrhée et une élévation des gonadotrophines avant l’âge de 40 ans. L’IOP peut être le résultat d'un défaut de développement des follicules ovariens, de leur déplétion consécutive à une anomalie de leur formation ou à un épuisement anormalement rapide du stock. L’IOP est associée à certains syndromes et anomalies génétiques mais dans 80% des cas la cause reste inconnue. Le séquençage à haut débit (NGS) est un outil efficace pour cartographier de nouveaux variants génétiques participant à l'étiologie de l’IOP. Une revue des mutations de gènes associés à l’IOP, et impliqués dans des processus biologiques clés de l'ovaire, tels que la méiose, la réparation de l’ADN, le maintien de la réserve ovarienne, le développement folliculaire, la différenciation/prolifération cellulaire de la granulosa et l'ovulation sera présentée. Nous discuterons notamment de la découverte récente de mutations de gènes impliqués dans l’autophagie, un processus de dégradation lysosomale ayant un rôle important dans la survie cellulaire ce qui a permis de mieux comprendre son rôle dans le maintien de la réserve ovarienne. L'ensemble des études présentées permettent de proposer la nature polygénique de l’IOP depuis que plusieurs mutations dans des gènes distincts coexistent. Malgré ces avancées technologiques, beaucoup de cas restent idiopathiques. Le Whole-Genome Sequencing (WGS) et la recherche épigénétique sont donc des approches intéressantes pour une meilleure compréhension de la pathogénicité des IOP.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.