Effets secondaires thyroïdiens sous immunothérapie anti-PD1 : évaluation des facteurs de survenue.
E. Charpin*a (Mlle), G. Jeudya (Dr), P. Fouchera (Dr), C. Pernota (Dr), A. Hourdina (M.), B. Bouilleta (Dr), A. Roulanda (Dr), B. Vergesa (Pr), S. Dalaca (Dr), JM. Petita (Pr)
a CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE FRANÇOIS MITTERAND, Dijon, FRANCE
* estellecharpin@yahoo.fr
OBJECTIFS L’utilisation des immunothérapies anti-PD1 dans le traitement des cancers de la peau et du poumon, s’accompagne d’effets secondaires auto-immuns thyroïdiens. L’objectif de cette étude était de déterminer leur fréquence et d’identifier les facteurs favorisant leur survenue.
METHODES : étude rétrospective chez 196 patients traités pour un mélanome malin ou un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) par PEMBROLIZUMAB ou par NIVOLUMAB, entre juillet 2014 et février 2018. Quarante-quatre patients ont été exclus de l’étude (34 pour antécédents de dysthyroïdie et 18 par manque de données). Les dysthyroidies sous anti-PD1 ont été différenciées des modifications de TSH par surcharge iodée.
RESULTATS 14/144 patients (9,7%) ont développé une dysthyroïdie sous anti-PD1 (6 thyroïdites, 3 hypothyroïdies isolées, 5 hyperthyroïdies isolées). La moyenne de survenue était de 42 jours (2,5 cures), plus fréquemment chez les patients traités pour un mélanome (85,7% vs 14,3%, p=0,0168). L’injection de produit de contraste iodé n’influençait pas la survenue des dysthyroïdies sous anti-PD1. Les patients ayant présenté une dysthyroïdie sous anti-PD1 avaient un IMC significativement plus élevé? que celui des patients indemnes de perturbations (28,3 vs 25,05, p=0,02). Les perturbations survenaient dans 57,1% des cas sous PEMBROLIZUMAB (p=0,0547). En analyse multivariée, seule l’indication thérapeutique était associée aux dysthyroïdies anti-PD1, à la limite de la significativité (p=0.07) ; la dose, l’IMC, le type d’anti-PD1, ne l’étaient pas.
DISCUSSION Les dysthyroïdies sous anti-PD-1 sont fréquentes (9.7%). Leur survenue augmentée en cas de mélanome doit être confirmée par une étude prospective incluant un plus grand nombre de patients.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.