Un diagnostic peut en cacher un autre: un incidentalome surrénalien qui se termine par une adénomectomie hypophysaire!
AS. Voican*a (Dr), L. Pietria (Dr), SN. Ledoyena (Dr), A. Alamria (Dr), O. Dupuya (Dr)
a Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph, Service de Diabétologie et Endocrinologie, Paris, FRANCE
* avoican@hpsj.fr
Un patient de 57 ans présente un accès palustre grave au retour d'un séjour en Afrique. Dans le bilan diagnostique, un scanner thoraco-abdominal est effectué et découvre une hyperplasie bilatérale surrénalienne. Hospitalisé pour exploration surrénalienne, l’aspect clinique évocateur d'acromégalie conduit à des explorations complémentaires.
Il existe un hypercortisolisme infraclinique (CLU à 1.5XN et cortisol plasmatique à 65nmol/l après test de freination minute et 27 nmol/l après freination standard, associés à une ACTH normale basse). Les autres sécrétions surrénaliennes sont dans les limites de la normale.
Une hypersécrétion de l'hormone de croissance (IGF1 à 3xN, absence de freinage de la GH sous HGPO) confirme l’impression clinique et l'IRM hypophysaire découvre un adénome laterosellaire gauche de 9,5 mm. Pas d’hypersécrétion ni d’insuffisance des autres axes hypophysaires.
Après adenomectomie, l’analyse histologique confirme la nature adénomateuse hypophysaire et les immunomarquages sont en faveur d’une sécrétion mixte GH 80% et prolactine 20%
Discussion. L'acromégalie peut être associée à l'hyperplasie/l’hypertrophie de nombreux organes, conduisant à une fréquence accrue de lésions tumorales. Une prévalence plus élevée des lésions surrénaliennes chez les patients atteints d'acromégalie par rapport à la population générale a été rapportée dans la littérature (1,2). Dans cette observation, ce sont les caractéristiques cliniques qui orientent vers le diagnostic d’acromégalie. Cependant, l’hypertrophie des surrénales peut aussi être en lien avec une acromégalie méconnue.
1. Scaroni, C., Selice, R., Benedini, S. et al. JEndocrinolInvest (2008)31:02.https://doi.org/10.1007/BF03345609
2. Pappa, T., Papanastasiou, L., Koutmos, S. et al. EurJClinInvest (2012)42 (3): 275-281;https://doi.org/10.1111/j.1365-2362.2011.02580.x
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.