Caractéristiques et suivi de 20 cas d'apoplexie hypophysaire.
DC. Gauthier*a (Mme), E. Bruckerta (Pr), AL. Bochb (Dr), A. Nouetb (Dr), D. Leclercc (Dr), C. Jublanca (Dr)
a Service d’endocrinologie, métabolisme et prévention cardio-vasculaire, Hôpital La Pitié Salpêtrière, Paris, FRANCE ; b Service de neurochirurgie, Hôpital La Pitié Salpêtrière, Paris, FRANCE ; c Service de neuroradiologie, Hôpital La Pitié Salpêtrière, Paris, FRANCE
* diane-cecile.gauthier@aphp.fr
L’apoplexie hypophysaire est un syndrome clinique rare défini par la survenue de céphalées associées à des troubles visuels secondaires à la nécrose ou l’hémorragie d’un macroadénome hypophysaire. Nous avons analysé rétrospectivement les caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques et la prise en charge de patients ayant eu entre avril 2009 et octobre 2017 une apoplexie hypophysaire dans notre centre. 20 patients ont été inclus. 95% avaient présenté lors de l’épisode aigu des céphalées, 60% des troubles visuels, et tous avaient eu la confirmation du diagnostic par une IRM. Seulement 35% avaient un adénome hypophysaire connu au préalable. Chez 55% des patients un facteur déclenchant a été identifié: traitement modifiant l’hémostase, bas débit cérébral, séance de musculation. 90% des patients présentaient initialement au moins une insuffisance antéhypophysaire. La majorité des adénomes étaient non fonctionnels (65%). 45% des patients avaient été opérés, 20% avaient eu une corticothérapie orale à forte dose, et 30% uniquement une supplémentation hormonale si nécessaire (notamment par hydrocortisone). Un patient avec un prolactinome avait reçu un agoniste dopaminergique. Quelle que soit la prise en charge, il existait une amélioration significative des troubles ophtalmologiques (p : 0.0013), contrairement aux insuffisances antéhypophysaires (p : 0.1094). La prise en charge de l’apoplexie hypophysaire reste débattue. Une chirurgie semble indiquée lors de troubles visuels sévères (baisse de l’acuité visuelle). Dans les autres situations, seule une étude randomisée à large effectif permettrait d’établir des recommandations. Actuellement le traitement est discuté au cas par cas par une équipe pluridisciplinaire.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.