Hypercalcémie sévère de cause inhabituelle, à la recherche du coupable : cas clinique et revue de la littérature
M. Jalbert*a (Mlle), A. Mignotb (M.), AS. Gauchezb (Mme), AC. Dobrokhotovb (Mme), J. Fourcadeb (M.)
a Service d’endocrinologie et diabétologie du CHU Grenoble-Alpes, La Tronche, FRANCE ; b Service de néphrologie du Centre Hospitalier Métropole Savoie, 73000 Chambéry, Chambery, FRANCE
* mjalbert@chu-grenoble.fr
Introduction : L’hypercalcémie n’est pas un évènement rare et peut engendrer des conséquences sévères. Ses étiologies principales sont l’hyperparathyroïdie primaire et les pathologies néoplasiques. L’étiologie iatrogène par intoxication à la vitamine D est plus rare.
Présentation du cas : Une femme de 76 ans d’origine finlandaise consulte aux urgences pour une douleur thoracique. Son histoire médicale est difficile à préciser en raison de la barrière de la langue et d’une confusion initiale. Elle présente d’une hypercalcémie sévère à 4,14 mmol/L, une insuffisance rénale, une arythmie cardiaque compliquée secondairement d’un épisode ischémique coronaire. La clinique et la biologie orienteront vers la recherche d’une pathologie hématologique et néoplasique. Le diagnostic étiologique iatrogène sera permis par l’apport secondaire de précisions sur son histoire médicale. Elle était traitée pour une hypoparathyroïdie post chirurgicale par dihydrotachysterol, un dérivé de la vitamine D. L’arrêt de la substitution, le traitement par hydratation et biphosphonates ont permis la correction rapide de l’hypercalcémie.
Discussion : L’intoxication au dihydrotachysterol est une étiologie rare d’hypercalcémie. Du fait de sa demi-vie longue, le risque d’hypercalcémie semble plus important qu’avec les autres dérivés de la vitamine D. Cette molécule, retirée du marché français en 1982, n’est pas détectée par les dosages de 25 et 1,25 OH Vitamine D.
Conclusion : Nous rapportons ici un cas original d’intoxication au dihydrotachysterol, dont le risque d’hypercalcémie doit être connu. Le suivi médical rapproché, recommandé en cas d’hypoparathyroïdie, semble particulièrement nécessaire en cas de supplémentation par cette molécule.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.