Prise en charge d'une "grosse" tige pituitaire
P. Chanson*a (Pr), S. Salenavea (Dr)
a Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE
* philippe.chanson@aphp.fr
Les pathologies de la tige pituitaire sont très souvent révélées à l’occasion d’un diabète insipide. L’introduction de l’IRM a constitué, dans ce contexte, un apport diagnostique majeur en permettant de visualiser, de manière plus fine, le site de la lésion, en particulier lorsque celle-ci est de petite taille.
La stratégie diagnostique débute par la recherche acharnée d’autres lésions systémiques évocatrices de tuberculose, d’histiocytose ou de sarcoïdose ou, dans ce dernier cas, neuro-cérébrale, en particulier à l’IRM... Bien évidemment la présence d’une lésion néoplasique patente fait d'abord évoquer une métastase de la tige pituitaire.
Si la grosse tige pituitaire est totalement isolée, une simple surveillance, sans preuve histologique, peut être proposée (en renouvelant l’IRM à 3-6 mois) dans l’hypothèse soit d’un germinome (plutôt chez l’adolescent ou le jeune adulte) qui, en augmentant de taille, fera réaliser une biopsie, soit d’une diminution spontanée de la lésion, très évocatrice d’une neuro-hypophysite. Nous préférons ne pas mettre en place de corticothérapie pour surveiller une réelle évolution spontanée en l’absence de diagnostic histologique certain.
Mais, dans bon nombre de cas, le diagnostic étiologique reste incertain, obligeant, soit à surveiller la lésion, soit, mais c’est exceptionnel, à essayer d’obtenir une preuve histologique définitive par une biopsie de la lésion qui, malheureusement, doit être effectuée par voie trans-crânienne. Quoi qu’il en soit, quand une simple surveillance est décidée, celle-ci devra être très prolongée (surveillance annuelle), dans l’hypothèse d’une histiocytose à expression retardée ou d’un germinome, en particulier chez l’enfant et chez l’adolescent.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.