Intérêt du dépistage et évolution des dysthyroïdies induites par les inhibiteurs de checkpoint immunitaire au CHU de Bordeaux.
P. Poupona (Mme), S. Preyb (Dr), E. Gerardb (Dr), A. Dastec (Dr), R. Veillond (Dr), A. Tabarina (Pr), M. Haissaguerre*a (Dr)
a Endocrinologie CHU Bordeaux, Pessac, FRANCE ; b Dermatologie CHU Bordeaux, Bordeaux, FRANCE ; c Oncologie CHU Bordeaux, Bordeaux, FRANCE ; d Pneumologie CHU Bordeaux, Pessac, FRANCE
* magalie.haissaguerre@chu-bordeaux.fr
La fréquence des dysthyroïdies induites par les inhibiteurs de checkpoint immunitaire (ICPI) entraine la prescription régulière de bilans biologiques thyroïdiens. L’objectif de notre étude était de caractériser ces dysthyroïdies, leur évolution et d’évaluer la proportion de dosages hormonaux finalement utiles aux patients.
Notre étude observationnelle, monocentrique, rétrospective, inclue tous les patients consécutifs traités par ICPI de juillet 2011 à mai 2017 au CHU de Bordeaux dans les services d’oncologie, dermatologie et pneumologie. Des bilans biologiques thyroïdiens étaient réalisés avant chaque cure d’immunothérapie.
Parmi les 565 patients traités, 43 patients (8%) dont 26 hommes (61%) présentaient une dysthyroïdie avec un âge moyen de 61 ans ±15.
La prévalence des dysthyroïdies quel que soit le cancer traité, était de 8% en monothérapie et de 20% en cas de double immunothérapie. Des hypothyroïdies isolées (35%), des thyroïdites biphasiques (thyrotoxicose transitoire suivie d’hypothyroïdie) (32,5%) et des thyrotoxicoses isolées (32,5%) étaient observées, toutes de grade 1 ou 2.
Les thyrotoxicoses étaient toutes transitoires (durée médiane de 1 mois). 70% étaient asymptomatiques, découvertes sur un bilan systématique et ne nécessitaient pas de traitement.
En cas d’hypothyroïdie, la lévothyroxine était débutée 3 mois ±2 après le début de l’immunothérapie. 15 mois après le diagnostic d’hypothyroïdie, 84% des patients étaient toujours traités par lévothyroxine (≥ 50µg). Parmi ces patients, 67% avaient arrêté l’immunothérapie.
Parmi les 266 bilans thyroïdiens prescrits, 29 (10%) ont justifié un traitement hormonal. La surveillance systématique du bilan thyroïdien apparait utile pour les patients 3 mois après le début de l’immunothérapie.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.