Hypothyroïdie persistante : problème de malabsorption ou de pseudomalabsorption ?
I. Sakkaa (Dr), I. Oueslati*a (Dr), M. Yazidia (Pr), F. Chakera (Pr), W. Griraa (Dr), M. Chihaouia (Pr), H. Slimanea (Pr)
a Service d'Endocrinologie, hôpital La Rabta, Tunis, TUNISIE
* ouesibtissem@gmail.com
Introduction :
L’hypothyroïdie est une maladie fréquente et son traitement consiste à une supplémentation hormonale par la lévothyroxine. Néanmoins, des cas d’hypothyroïdie persistante ont été rapportés malgré la prise de forte dose.
Nous rapportons le cas d’une hypothyroïdie persistante sous forte dose de lévothyroxine.
Observation :
Il s’agit d’un patient âgé de 32 ans, suivi depuis l’âge de 16 ans pour une hypothyroïdie périphérique. Il était sous 300 µg/jour de lévothyroxine avec prise régulière du traitement et à distance du repas. Pas de prise d’autres médicaments. A l’examen, il était en hypothyroïdie clinique et avait une thyroïde non palpable. La biologie a révélé une TSH> 100 µUI/ml (valeurs usuelles : 0,35-4,94) et une FT4 à 0,44 ng/dl (valeurs usuelles : 0,7-1,5). Le reste du bilan biologique était sans anomalies. Un test d’absorption des hormones thyroïdiennes par voie orale a été pratiqué sous surveillance médicale. Le patient a reçu 600 µg de lévothyroxine à jeun. Le dosage de la FT4 a été pratiqué aux temps 0, à 1h, à 2h et à 3h après la prise. Les résultats ont montré l’absence d’élévation de la FT4 en faveur d’une malabsorption. Une sérologie de la maladie cœliaque et une fibroscopie digestive ont été demandées.
Conclusion :
Notre observation illustre l’intérêt du test d’absorption des hormones thyroïdiennes qui permet de faire la part entre une malabsorption vraie et une pseudo-malabsorption. Ce test de charge doit s’accompagner d’un bilan étiologique à la recherche d’une cause organique à la malabsorption.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.