Comportement alimentaire chez des patientes présentant un syndrome des ovaires polykystiques
S. Mahjoubi*a (Dr), I. Kammouna (Dr), S. Kaanicha (Mme), M. Bennoura (Dr), H. Kandaraa (Dr), L. Ben Salema (Pr)
a Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Institut National de Nutrition et de Technologies Alimentaires, Tunis, TUNISIE
* sana.mahj.2389@gmail.com
Introduction :
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un syndrome de dysfonction ovarienne dont la physiopathogénie est encore mal élucidée. Il est fréquemment associé à un syndrome métabolique. La perte de poids constitue un pilier de la prise en charge thérapeutique.
Le but de ce travail était de comparer le comportement alimentaire des patientes obèses ayant un SOPK par rapport à un groupe témoin.
Patientes et méthodes :
Etude transversale type cas témoins, colligeant 50 femmes obèses ou en surpoids âgées de 18 à 45 ans : 25 suivies pour SOPK confirmé selon le consensus de Rotterdam 2003, et 25 témoins appariées pour l’âge et l’IMC. L’évaluation du comportement alimentaire a été faite par l’interrogatoire.
Résultats :
Le début de la prise pondérale était post pubertaire précoce chez 68% du groupe SOPK alors qu’il était récent, survenant à l’âge adulte chez 52% des témoins (p=0.01). Certaines mauvaises habitudes alimentaires étaient plus fréquentes chez les témoins telles que l’habitude de manger devant la télévision (64% vs 32%, p=0.02) et la prise alimentaire en cachette (60% vs 20%, p=0,04). Les troubles du comportement alimentaire étaient plus fréquents chez les témoins (p=0,03), avec prédominance du grignotage, de l’hyperphagie prandiale et du Binge eating syndrome.
Conclusion :
Les troubles du comportement alimentaires étaient moins fréquents chez les SOPK par rapport aux témoins de même âge et IMC. Les erreurs diététiques n’expliqueraient pas à elles seules l’obésité fréquemment observée dans ce syndrome, qui serait probablement favorisée par d’autres facteurs génétiques.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.