Sécrétion d’aldostérone autonome : de l’hyperaldostéronisme primaire au sujet normal
F. Fernandes-Rosa*a (Dr)
a INSERM U970, Paris, FRANCE
* fabio.fernandes-rosa@inserm.fr
La séquence des événements menant au développement d'un adénome produisant de l'aldostérone (APA) et à l’hypéraldostéronisme primaire (HAP) est controversée. Des mutations somatiques identifiées chez les APA sont associées à la production d’aldostérone, cependant, les mécanismes responsables de la nodulation surrénalienne sont encore inconnus. Différentes études donnent des arguments en faveur d'événements indépendants conduisant d’une part à la nodulation et d’autre part à la production d'aldostérone. Différentes mutations somatiques ont été décrites dans différents nodules au sein des mêmes glandes surrénales multinodulaires. De plus, un cas supportant ce modèle à deux « hits » pour la formation d'APA a été décrit où un premier « hit » conduit au développement du nodule et un second « hit » spécifie le patron de sécrétion hormonale. D’autre part, des auteurs suggèrent que l'APA pourrait dériver de groupes de cellules produisant de l'aldostérone (APCC). Des mutations somatiques précédemment retrouvées dans les APA ont été identifiées dans 35% des APCC isolés à partir de glandes surrénales normales. Ces données suggèrent que le développement d'un APA pourrait représenter un évènement commun dans les surrénales normales, avec une évolution de l'APCC vers l’APA. Cependant, aucun APCC n’est porteur de mutations KCNJ5, le gène plus fréquemment muté dans les APA, renforçant le rôle pathogène des mutations somatiques sur leur développement. Enfin, des études récentes ont montré que le nombre des APCC augmente avec l’âge et sont associés à une production autonome d’aldostérone chez le sujet âgé, jouant ainsi un rôle dans la physiologie de la production d’aldostérone.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.