La dysthyroïdie au cours du lupus érythémateux systémique
M. Somaï*a (Dr), F. Daouda (Dr), H. Zoubeidia (Dr), I. Rachdia (Dr), Z. Aydia (Dr), B. Ben Dhaoua (Dr), F. Boussemaa (Pr)
a service médecine interne - hôpital Habib Thameur, Tunis, TUNISIE
* mehdi.somai.8@gmail.com
Objectif:
Notre objectif était d'établir les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la dysthyroïdie chez les patients lupiques.
Patients et méthodes:
Etude rétrospective et descriptive, colligeant les patients suivis pour lupus érythémateux systémique (LES) dans un service de médecine interne pendant la période entre 1997 et 2017.
Résultats:
Pour 150 patients lupiques, 21 avaient une dysthyroïdie (14%). Il s'agissait de 21 femmes. Âge moyen du diagnostic du LES était de 36±13.9 ans. L'étiologies de la dysthyroïdie étaient une thyroïdite d'Hashimoto (n=11), une thyroïdite de Basedow (n=1), une hypothyroïdie post-thyroïdectomie (n=2) et une hypothyroïdie d'origine indéterminée (n=7). Trois patients (14,2%) avaient un diabète. Les manifestations systémiques liées au LES étaient essentiellement hématologiques (100%), immunologiques (95,23%), articulaires (42,85%), un rash malaire (38,09%) et une néphropathie lupique (33,33%). Le syndrome auto-immun multiple (SAM) était plus fréquent chez les patients ayant une dysthyroïdie par rapport à ceux sans trouble thyroïdien, respectivement, 38,09% versus 10,07%, p=0.003.
Discussion:
La fréquence de la dysthyroïdie au cours du LES et du SAM témoignent du trouble immunologique que peut induire la dysthyroïdie. Ceci serait expliqué par le trouble hormonal thyroïdien dans l'étiopathogénie de plusieurs maladies auto-immunes. Plusieurs études montraient le risque d'avoir une thyroïdite auto-immune chez les lupiques 2 à 3 fois par rapport à la population générale. Ces associations entre la dysthyroïdie et le LES doivent inciter le clinicien à chercher l'un quand il retient l'autre.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.