L’intestin : une glande endocrine
M. Le Gall*a (Dr)
a Inserm, Paris, FRANCE
* maude.le-gall@inserm.fr
Le tractus gastro-intestinal constitue l’organe endocrine le plus important de l’organisme à la fois par sa taille mais surtout par la quantité de peptides qu’il sécrète. Les quelques cinquante peptides sécrétés participent au contrôle des grandes fonctions digestives. Leur action combinée peut localement moduler la vidange gastrique, la motricité intestinale et le transit du bol alimentaire mais également l’absorption des nutriments. Ils agissent aussi sur la trophicité des épithéliums et la fonction de barrière de l’intestin. Certains ont également une action à distance dans le cerveau pour contrôler la prise alimentaire ou dans le pancréas pour favoriser la sécrétion d’insuline.
Les peptides digestifs sont produits par des cellules endocrines disséminées au milieu des autres cellules épithéliales de l’estomac au côlon. Le nombre de ces cellules, la nature des peptides qu’elles synthétisent et sécrètent et leurs sensibilités aux différents signaux (luminaux ou sanguins) sont autant de systèmes de régulation de la fonction endocrine du tractus gastro-intestinal.
Depuis quelques années, notre équipe s’intéresse à l’adaptation de la fonction endocrine de l’intestin en réponse à différents états métaboliques (dénutrition, obésité, diabète). Nous cherchons également à caractériser cette adaptation en réponse à des remodelages chirurgicaux du tractus gastro-intestinal tels que des résections étendues menant au syndrome du grêle court ou des chirurgies bariatriques qui sont actuellement le traitement de l’obésité morbide.
Les principaux résultats de ces études réalisées dans des modèles pré-cliniques et chez l’homme seront présentés.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.