Acromégalie révélée par une grossesse : a propos d’un cas
W. Debbabi*a (Dr), A. Salaha (Dr), I. Kharrata (Dr), A. Essida (Dr), S. Sameta (Dr)
a hôpital Ibn Aljazzar kairouan, Kairouan, TUNISIE
* wideddebbabi@yahoo.fr
Introduction :
La survenue d’une grossesse au cours d’une acromégalie évolutive est rare du fait du retentissement de l’hypersécrétion de l’hormone de croissance(GH) et du syndrome tumoral hypophysaire sur l’axe gonadotrope
Nous rapportons le cas d’une patiente chez qui une acromégalie a été diagnostiquée au premier trimestre de grossesse suite à un diabète gestationnel.
Observation :
Il s’agit d’une patiente âgée de 40 ans, aux antécédents d’avortements à répétition , qui consulte à 6 semaines d’aménorrhée pour chiffres glycémiques élevés. L’examen clinique a montré un syndrome dysmorphique franc évoquant une acromégalie. L’interrogatoire montrait un syndrome tumoral hypophysaire évoluant depuis un an non exploré.
Le bilan biologique de la patiente a confirmé l’acromégalie : IGF1 élevée à 1160 pg/mL, GH de base supérieure à 50 ng/mL et hyperprolactinémie à 3250 µg/ml avec intégrité des axes cortricotrope et thyréotrope. Une IRM hypophysaire a montré la présence d’un macroadénome de 15 mm de grand axe sans extension locorégionale.
La conduite était une abstention thérapeutique pendant la grossesse avec surveillance rapprochée. Le traitement médical n’a pas été possible par faute de moyens. La grossesse a évolué favorablement et le bébé était né en bonne santé. Une chirurgie hypophysaire a été faite après l’accouchement.
Discussion :
Les grossesses sont très peu fréquentes chez les patientes acromégales. L’infertilité est secondaire à l’insuffisance gonadotrope, l’ hyperprolactinémie ou la dysfonction ovarienne. Le pronostic est surtout visuel incitant à une surveillance mensuelle. Le traitement médical reste une bonne alternative au cours de la grossesse en l’attente de la chirurgie hypophysaire.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.