Faut-il dépister systématiquement une hypothyroïdie chez les sujets obèses ?
H. Moalla*a (Dr), M. Ben Cheikha (Dr), F. Mahjouba (Dr), N. Souissia (Dr), I. Messaouia (Dr), S. Boumefeteha (Mme), R. Ben Othmena (Dr), O. Berrichea (Dr), H. Jamoussia (Dr)
a Service A de l'institut national de Nutrition, Tunis, TUNISIE
* hajermoalla1990@gmail.com
L’hypothyroïdie a toujours été considérée parmi l’une des étiologies endocriniennes les plus fréquentes de l’obésité. Ceci dit, un dépistage d’une hypothyroïdie serait-il justifié devant une obésité? Le but de notre étude était d’étudier le profil thyroïdien des obèses à l’unité d’obésité de l’institut national de nutrition.
Nous avons mené une étude rétrospective, auprès de 57 obèses (8 hommes et 49 femmes) âgés en moyenne de 40,6 ans ± 14 ans chez lesquels un bilan thyroïdien a été demandé dans le cadre d’une enquête étiologique de leur obésité. L’IMC moyen des sujets étaient de 39 ± 6,9 k/m². 13% (n=7) étaient hypothyroïdiens connues et traités. Aucun sujet n’étaient connu hyperthyroïdiens. Parmi les sujets non porteurs d’une dysthyroidie (n=50), 6% (n=3) avaient une hypothyroïdie fruste avec TSH supérieur à 4 µmol/l et un taux de FT4 normale. 2% (n=1) avaient une hypothyroïdie confirmée par un deuxième dosage. 74% (n=40) ne présentaient aucune anomalie du bilan thyroïdien. Aucun sujet n’avait une hyperthyroïdie fruste ou franche. L’étude analytique n’avait pas trouvé de corrélation entre le taux de TSH et de FT4 et l’IMC des patients (p=0,142, p=0,262)
Bien qu’elle soit multifactorielle, différentes études ont prouvé qu’une grande partie des obèses possèdent des dysfonctionnements métaboliques et endocriniens. L’hypothyroïdie reste une cause secondaire à rechercher face à une obésité avec des signes d’appel en faveur du diagnostic au lieu d’un dépistage systématique qui s’avère non justifié.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.