Maladie de Bazedow induite par alentuzumab : à propos d’une série de 9 patients
O. Gilly*a (Dr), V. Cosmaa (Dr), V. Taillarda (Dr), G. Castelnovoa (Dr), E. Thouvenota (Pr), AM. Guedja (Dr)
a CHU Nîmes, Nîmes, FRANCE
* olivier.gilly@chu-nimes.fr
L’incidence de la maladie de Basedow (MB) est plus élevée en cas de Sclérose en plaque (SEP) que dans la population générale (3.1% vs 0.4%). Le traitement par Anticorps Monoclonaux anti CD52 (Alentuzumab) prescrit dans la SEP a pour principal effet indésirable l’apparition d’une maladie de Basedow lors de la restauration de l’immunité, nécessitant un suivi du bilan thyroïdien jusqu’à 48 mois après la dernière injection. Nous décrivons une série de 10 patients.
90% des patients étaient de sexe féminin, âge moyen 33.6 ans. Pas de stigmate de dysthyroïdie avant traitement. 40% des patientes ont développé une MB traitée par ATS. 70% des patientes ont eu un suivi >48 mois après la dernière injection, les 3 patients restants n’ont pas à ce jour développé de MB. Une patiente a nécessité une intervention chirurgicale. La durée d’apparition moyenne était de 44.5 mois après la première injection (min : 33 mois ; max : 58 mois). A noter que 66.6% des patients n’ayant pas développé de MB ont eu une 2e ligne de traitement par Rituximab.
L’incidence d’événements thyroïdiens lors du traitement par alentuzumab dans les essais cliniques faisaient état de 36%, essentiellement MB, avec un pic à 3 ans. D’autres séries ont trouvé une fréquence plus élevée à 41.1%, proche de la nôtre. L’utilisation du rituximab en seconde ligne pourrait prévenir l’apparition de la MB par la déplétion en lymphocyte B induite. Cependant le faible effectif de notre série ne nous permet pas de conclure.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.