Caractéristique des hypophysites sous anti-PD1/PDL1 : étude d’une cohorte de 17 patients
M. Levy*a (Mlle), J. Abeillona (Dr), S. Dallea (Pr), S. Assaadb (Dr), F. Borson-Chazota (Pr), E. Dissea (Pr), G. Raverota (Pr), C. Cugnet-Anceaua (Dr)
a Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE ; b Centre Léon Bérard, Lyon, FRANCE
* manon.levy@chu-lyon.fr
Introduction :
Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires sont des thérapies anti-cancéreuses responsables d'événements indésirables endocriniens fréquents, comprenant l'hypophysite. Les hypophysites secondaires aux anti-programmed cell death protein 1 (PD1) et anti-programmed cell death 1 ligand 1 (PDL1) ont une présentation clinique qui semble différente de celle des hypophysites secondaires aux anti-CTLA4. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques et d’imagerie des hypophysites sous anti-PD1/PDL1, ainsi que leur évolution à long terme.
Méthodes :
Etude rétrospective réalisée au CHU de Lyon, incluant des patients adressés pour avis endocrinologique devant une hypophysite sous anti-PD1/PDL1, et comprenant un suivi longitudinal des patients.
Résultats :
Dix-sept cas d'hypophysite induite par un anti-PD1/PDL1 ont été inclus. Le délai médian d'apparition de l'hypophysite était de 28 semaines (IQR : [10-46]). Au diagnostic, les signes cliniques étaient frustes : fatigue (n=16), nausées/perte d'appétit (n=12), rares céphalées (n=3). Les IRM hypophysaires réalisées dans les 2 mois suivant le diagnostic étaient toutes normales (n=14). Tous les patients présentaient un déficit corticotrope, les déficits hypophysaires multiples ne concernaient que 7 patients, avec insuffisance gonadotrope pour 3 patients et thyréotrope pour 2 patients. Au dernier suivi (médiane de suivi 11 mois; IQR : [3,75-17,25]), seul un patient avait récupéré de son déficit corticotrope.
Discussion :
L'hypophysite induite par les anti-PD1/PDL1 est une entité clinique différente de celle associée aux anti-CTLA4. Le caractère fruste du tableau clinique rend nécessaire un suivi biologique hormonal systématique pour les patients traités par anti-PD1/PDL1, notamment pour dépister le déficit corticotrope.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.