Facteurs de risques de dysthyroïdies sous immunothérapie chez les patients traités pour un mélanome métastatique
E. Jali*a (Dr), A. Frelaub (Dr), T. Lesimpleb (Dr)
a CHU Brest, 29200 - Brest, FRANCE ; b Centre Eugène Marquis, Rennes, FRANCE
* eva.jali@laposte.net
Objectif de l’étude PRIMMU : identifier les facteurs de risques de dysthyroïdies chez les patients traités par immunothérapie pour mélanome métastatique.
Matériels et Méthodes : Etude rétrospective menée au Centre Eugène Marquis, patients inclus : au moins une injection d’immunothérapie entre le 01/01/2015 et le 31/12/2017. Données recueillies : âge, sexe, profession, comorbidités inflammatoires, auto-immunes et infectieuses, traitement concomitant, stade initial du mélanome, génotype, traitement antérieur, nombre de site métastatiques, paramètres biologiques et effets indésirables auto-immuns. Population comparée selon la présence ou non d’une dysthyroïdie transitoire ou permanente. Test de Kruskall et Wallis pour variables quantitatives, Chi2 pour variables catégorielles. Tests post-hoc menés 2 à 2 pour valeurs significatives. Analyse multivariée selon modèle de régression logistique.
Résultats : Inclusion de 118 patients (58 femmes). Analyses univariées : augmentation du risque de dysthyroïdies chez la femme (p=0,01). Avoir une maladie inflammatoire évolutive est un facteur de risque de dysthyroïdie (p=0,002). La dose cumulée médiane est significativement plus faible dans le groupe hypothyroïdie permanente(p=0,01). Analyses post-hoc : augmentation du risque d’hypothyroïdie permanent chez la femme (p=0,011) et pour des doses faibles d’immunothérapie (p=0,008). Avoir une maladie inflammatoire est associée à un sur-risque de dysthyroïdie transitoire (p=0,003). Analyse multivariée, sexe masculin = facteur de protecteur de dysthyroidie transitoire (OR=0,21, IC à 95%= 0,07 - 0,6 ; p=0,004). Maladie inflammatoire évolutive = facteur de risque d’hypothyroïdie permanente (OR=7,74 ; IC à 95% = 1,91 - 32,91 ; p =0,004).
Conclusion : La surveillance du bilan thyroïdien doit faire l'objet d'une attention particulière chez la femme et les patients ayant une maladie inflammatoire évolutive sous immunothérapie pour un mélanome métastatique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.