Synthèse et évaluation biologique de dérivés halogénés du Bisphénol A
M. Doumasa (Dr), A. Dupuisa (Pr), M. Albouy-Llatya (Dr), N. Venissea (Dr), P. Pierre Eugenea (Mme), M. Munierb (Dr), P. Sibiliab (M.), P. Rodienb (Pr), Y. Deceuninckc (Dr), E. Bichonc (Dr), B. Veyrandc (Dr), P. Marchandc (Dr), B. Le Bizecc (Pr), V. Migeota (Pr), P. Carato*a (Pr)
a CIC INSERM 1402, Poitiers, FRANCE ; b UMR CNRS 6214-INSERM 1083, Angers, FRANCE ; c LABERCA, UMR Oniris/INRA, Nantes, FRANCE
* pascal.carato@univ-poitiers.fr
Les perturbateurs endocriniens (PE) ont été définis par l’Agence de Protection et de l’environnement des Etats Unis comme substance exogène qui altèrent les fonctions du système endocrinien et induisent des effets néfastes sur la santé d’un organisme intact. Le Bisphénol A (BPA) est un PE qui interfère avec la synthèse, métabolisme, transport, affinité des hormones naturelles. L’utilisation du BPA est tellement répandue dans l’environnement qu’il provoque de nombreux effets secondaires (cancers, anomalies du développement, reprotoxicité, …).
Le BPA est ubiquitaire, il est retrouvé dans les sols, l’air et l’eau. Lors du traitement de l’eau du robinet, la dernière étape consiste à traiter avec du chlore afin d’éliminer des bactéries, cependant cette chloration mène également à la formation de dérivés chlorés du BPA (ClxBPA). De plus la présence d’ions bromures dans l’eau, conduit à la formation de dérivés bromés du BPA (BrxBPA).
Nous présenterons la synthèse de ces composés ClxBPA, BrxBPA qui servent de témoins analytiques dans l’analyse d’échantillons biologiques humains ou afin d’évaluer leur toxicité.
Une cohorte de femmes enceintes a permis de recueillir leur eau de boisson, des fluides biologiques (urine, colostrum) dont les analyses LC/MS-MS et GC/MS-MS seront détaillées sur leurs teneurs en dérivés halogénés du BPA.
Enfin, les dérivés ClxBPA, BrxBPA ont été évalués in vitro sur le récepteur Follitropine (FSHR). Ces composés ne sont pas cytotoxiques (test MTT), ils démontrent un effet allostérique négatif en présence de l’hormone FSH. Ces dérivés sont considérés comme des perturbateurs endocriniens et susceptibles d’avoir des effets reprotoxiques.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.