Incidence élevée d'insuffisance anté-hypophysaire après radiothérapie cérébrale pour méningiomes de la base du crâne: une étude rétrospective de 52 cas
P. Raymond*a (Mlle), T. Cunyb (Dr), M. Kleina (Pr), O. Kleina (Pr), J. Salleronc (Mme), V. Bernier-Chastagnerc (Dr)
a CHRU de Nancy, Nancy, FRANCE ; b AP-HM, Marseille, FRANCE ; c Institut de cancérologie de Lorraine, Nancy, FRANCE
* perrine.raymond@hotmail.fr
Introduction: Compte tenu d'un abord chirurgical complexe, la radiothérapie cérébrale est souvent proposée en première intention dans le traitement des méningiomes de la base du crâne. Peu d'études à ce jour ont évalué le risque d'insuffisance anté-hypophysaire induit par ce traitement pour ce type de tumeur, représentant la majorité des tumeurs bénignes du système nerveux central.
Matériels et méthodes: 52 adultes présentant un méningiome de la base du crâne et traités par radiothérapie cérébrale par modulation d'intensité (IMRT) ont été inclus entre 1978 et 2014. Une évaluation de chaque stimuline hypophysaire et des hormones périphériques fut réalisée avant et annuellement après radiothérapie, jusqu'en mai 2019. Compte tenu de sa proximité, l'hypophyse était considérée comme un organe à risque et la dose moyenne reçue était évaluée.
Résultats: L'âge moyen au diagnostic était de 56±14 ans. 60% des patients présentaient au moins deux déficits anté-hypophysaire 10 ans après traitement. La proportion de patients atteints d'insuffisance gonadotrope, thyréotrope, corticotrope, somatotrope ainsi que d'hyperprolactinémie, était respectivement de 37%, 28%, 18%, 15% et 13%. En analyse multivariée, une dose à l'hypophyse≥50 Gy et/ou une taille de méningiome≥40 mm augmentaient significativement le risque d'insuffisance anté-hypophysaire.
Conclusion: La radiothérapie cérébrale dans le traitement des méningiomes de la base du crâne est corrélée à un haut risque d'insuffisance anté-hypophysaire. L'augmentation du risque de morbi-mortalité en cas de déficit hypophysaire justifie un traitement substitutif pour éviter toute complication, et un suivi au long cours apparait donc nécessaire, de par son apparition tardive (60% après 10 ans).
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.