L’alimentation de l’obèse a-t-elle un impact sur son phénotype métabolique
N. Souissi*a (Dr), K. Ounaissaa (Dr), H. Moallaa (Dr), S. Boumefteha (Mme), E. Bornaza (Dr), A. Kacema (Mme), C. Amroucheb (Pr), H. Abdessalemb (Dr), H. Jamoussia (Pr)
a Unité de recherche sur l’obésité humaine,Institut national de nutrition et de technologies alimentaires, Tunis, TUNISIE ; b Service des Consultations externes et des explorations fonctionnelles,Institut national de nutrition et de technologies alimentaires, Tunis, TUNISIE
* nesrine_souissi@hotmail.com
Introduction
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’absence d’anomalies métaboliques chez certains obèses : métabolique, hormonale, inflammatoire et génétique. Les donnés de la littérature concernant l’impact de la nutrition sur le phénotype métabolique sont discordantes.
Objectif
Déterminer les facteurs nutritionnels associés au phénotype métaboliquement sain chez les adultes obèses.
Méthode :
Etude transversale et descriptive ayant comparé deux groupes de patients: le premier, composé de 43 obèses métaboliquement sains, le deuxième constitué de 90 adultes obèses métaboliquement non sains, recrutés à l’unité de recherche sur l’obésité humaine de l’institut national de nutrition de Tunis. Le phénotype métaboliquement sain (MHO) a été défini par l’absence du syndrome métabolique selon les critères 2009. Une enquête alimentaire a été réalisée en utilisant la méthode de l’histoire alimentaire, complétée d’un rappel des 24 heures.
Résultats :
L’âge moyen des patients MHO était de 44,7ans ± 16,4, celui des obèses métaboliquement non sains était de 45,8± 14,2 ans. Aucune différence significative n’a été notée concernant l’apport calorique, sa répartition sur les macronutriments énergétiques et les micronutriments. Pour l’apport en acides gras, nous avons paradoxalement noté un apport significativement plus élevé en acides gras saturés ( 25,5 ±5,8% versus 22,9 ±5,8% , p=0,03) et plus faible en acides gras monoinsaturés (41,3 ±6,7% versus 46,4 ±9,3% , p=0,01) chez les patients classés MHO comparés à ceux classés nonMHO.
Conclusion :
Le phénotype MHO était associé à une alimentation moins saine. Un changement du comportement et des habitudes alimentaires devant la constatation des anomalies métaboliques pourrait expliquer ces résultats.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.