Basse FT4 en psychiatrie : interférence analytique ou vraie hypothyroxinémie ?
V. Raverot*a (Dr), P. Perrina (Dr), A. Anastasib (Dr), J. Abeillona (Dr), H. Lasollea (Dr), F. Borson-Chazota (Pr)
a Hospices Civils de Lyon, Bron, FRANCE ; b Centre Hospitalier Le Vinatier, Bron, FRANCE
* veronique.raverot@chu-lyon.fr
Objectifs : De nombreuses demandes de recherches d’interférences analytiques pour T4 libre (FT4) basse avec TSH normale concernent des dossiers de patients traités par médicaments psychotropes. Face à cette observation, nous souhaitons exclure une cause analytique liée à la technique de dosage utilisée au laboratoire et estimer la fréquence de cette situation.
Patients/Méthodes : Dosage en double de la FT4 de 120 bilans consécutifs de patients suivis en centre hospitalier psychiatrique avec prescription de TSH et FT4 : i) avec le réactif de Roche sur Cobas e601 (VR: 12-22 pmol/L) et ii) avec réactif Abbott sur Alinity i (VR: 9-19 pmol/L).
Résultats : Parmi les 120 dossiers, 98 TSH sont normales (0.4 à 5 mUI/L) (81.7%). Avec la technique Roche, 34 patients/98 (34.7%) ont une FT4 <12pmol/L. Avec la technique Abbott, 18 patients/98 (18.4%) ont une FT4 <9pmol/L et 42/98 (42.9%) ont une FT4 <10pmol/L. Quatorze patients ont une TSH<0.4mUI/L sans T4L basse et 8 ont une TSH>5mUI/L dont 3 avec T4L basses dans les 2 techniques. Il n’y a pas de valeurs discordantes entre les 2 techniques de dosage.
Discussion : Nous confirmons par 2 techniques de dosage différentes la haute fréquence de FT4 basse avec TSH normale dans la population étudiée (>30%). Cette étude permet d’exclure une interférence analytique systématique et ouvre la porte à d’autres explorations qui permettraient de comprendre le mécanisme impliqué. Un suivi longitudinal permettrait de connaitre l’évolution naturelle de la TSH et du statut thyroïdien de ces patients.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.