Impact de la mutation du facteur YY1 sur l’expression du récepteur à la somatostatine et sur la réponse aux analogues de somatostatine dans les insulinomes.
A. Geslot*a (Dr), M. Vialona (Dr), C. Do Caob (Dr), JC. Maizac (Dr), I. Raingeardd (Dr), M. Danjoux De Volontate (Dr), N. Carreref (Pr), JP. Castañog (Dr), S. Pyronneth (Dr), C. Bousqueth (Dr), D. Vezzosia (Pr), Y. Martineauh (Dr)
a Département d’Endocrinologie, CHU Toulouse, Toulouse, FRANCE ; b Département d’endocrinologie, CHU Lille, Lille, FRANCE ; c Département d’endocrinologie, CHU de La Réunion, Saint-Pierre, FRANCE ; d Département d’endocrinologie, CHU Montpellier, Montpellier, FRANCE ; e Département d’Anatomie et cytologie pathologiques, CHU Toulouse, Toulouse, FRANCE ; f Département de chirurgie viscérale et digestive, CHU Toulouse, Toulouse, FRANCE ; g Maimonides Institute of Biomedical Research of Cordoba (IMIBIC), Cordoue, ESPAGNE ; h Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse, Inserm UMR-1037, Toulouse, FRANCE
* geslot.a@chu-toulouse.fr
Introduction : L’octréotide a une activité anti-sécrétoire sur les insulinomes, en ciblant notamment le sous type 2 du récepteur à la somatostatine (SSTR2). Récemment, une mutation somatique T372R du facteur de transcription YY1 a été identifiée dans 30 % des insulinomes. Des analyses de transcriptomes suggèrent qu’elle augmenterait leur niveau d’expression de SSTR2. L’objectif de ce travail était de rechercher une corrélation entre la mutation d’YY1, l’expression de SSTR2 et la réponse anti-sécrétoire à l’octréotide dans les insulinomes.
Matériel et Méthode : Nous avons analysé 49 échantillons d’insulinomes de patients opérés dans quatre CHU français, pour lesquels la réponse à l’octréotide avait été évaluée au préalable. La mutation YY1T372R a été détectée par la technique de ddPCR, l’expression de SSTR2 par immuno-histochimie (IHC).
Résultats : 8 des 49 insulinomes (16 %) présentaient une mutation YY1T372R. Cette mutation était associée à une expression de SSTR2 en IHC plus fréquente dans les insulinomes (88 % vs 37 % ; p=0,02), ainsi qu’à une réponse anti-sécrétoire à l’octréotide plus fréquente (88 % vs 34 % ; p=0,02). Les patients présentant un insulinome muté YY1T372R étaient plus âgés que ceux avec un insulinome non muté (64,5 ans vs 50,0 ans ; p=0,04). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes sur le reste des paramètres étudiés (sexe, NEM1, taille de l’insulinome, grade OMS).
Discussion : En conclusion, la mutation YY1T372R semble associée à la réponse à l’octréotide dans les insulinomes, probablement via une augmentation de la transcription du gène SSTR2.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.