La radiothérapie orbitaire a toujours une place dans l’orbitopathie Basedowienne
M. Gravaud*a (Dr), JB. Clavierb (Dr), T. Bahougnec (Dr), P. Baltzingera (Dr), F. Moreaua (Dr), L. Meyerc (Dr), S. Boullu-Sanchisc (Dr), F. Lucaa (Dr), B. Goichota (Pr)
a Service de médecine interne endocrinologie, Hôpital de Hautepierre, CHU de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE ; b Service de radiothérapie, ICANS, Strasbourg, FRANCE ; c Service d'endocrinologie, Hôpital Civil, CHU Strasbourg, Strasbourg, FRANCE
* marine_6890@hotmail.fr
Introduction : Alors que son bénéfice dans l’orbitopathie Basedowienne (OB) active a été démontrée par plusieurs études, la radiothérapie orbitaire (RO) semble délaissée au profit de nouvelles thérapeutiques. Notre objectif est d’actualiser les données d’efficacité et de toxicité de la RO dans l’OB.
Patients et méthodes : Etude rétrospective concernant tous les patients porteurs d’une OB et traités par RO à Strasbourg entre 2010 et 2018. Le critère de jugement principal est composite, diminution significative du CAS moyen et des diplopies, un an après traitement. L’analyse de la toxicité repose sur le taux de cataracte, de rétinopathie post-radique et de tumeurs radioinduites.
Résultats : Nous avons étudié 37 patients, sexe ratio F/H de 2/1, âge médian de 57 ans et médiane de suivi à 56 mois. La quasi-totalité des RO ont été administrées selon le protocole de 20Gy en 10 séances, avec une corticothérapie intraveineuse concomitante. Un an après traitement, nous observons une diminution significative du CAS moyen de 3,61 à 1,31 (p=0,013) et de 26% des diplopies (p=0,02). Concernant la toxicité, taux de cataracte à 26,5%, une rétinopathie mais aucune tumeur radioinduite.
Discussion : La RO est un traitement efficace et peu toxique de l’OB, permettant l’amélioration de l’oculomotricité et de l’inflammation. Des nouvelles thérapeutiques, encore mal évaluées, ont été proposées dans la littérature. Parmi celles-ci, le Rituximab semble efficace dans les OB récentes mais les séries sont encore limitées sans suivi à long terme. La RO reste donc une deuxième ligne thérapeutique qui doit être discutée dans l’OB.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.