L’étude d’une cohorte de patientes avec diminution de réserve ovarienne révèle des causes génétiques communes avec l’insuffisance ovarienne primitive
A. Heddar*a (Dr), S. Jaillardb (Dr), C. Beneteauc (Dr), S. Legrandd (Dr), I. Brahame (Dr), L. Guyonc (Mlle), V. Bizaouif (Dr), R. Stoevag (Dr), M. Gerardf (Dr), L. Baudetg (Mlle), E. Ginglinger-Fabreh (Dr), L. Van Maldergemi (Pr), I. Cedrin-Durnerinj (Dr), S. Hieronimuse (Dr), S. Jonard-Catteauk (Pr), M. Misrahia (Pr)
a Unité de Génétique Moléculaire des Maladies Métaboliques et de la Reproduction, AP-HP Hôpitaux Universitaires Paris Saclay. Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; b Service de Cytogénétique et Biologie Cellulaire, CHU de Rennes, Rennes, FRANCE ; c Service de génétique médicale, CHU de Nantes, Nantes, FRANCE ; d Centre de fertilité La Rochelle, La Rochelle, FRANCE ; e Service d’endocrinologie et médecine de la reproduction, CHU de Nice, Nice, FRANCE ; f Service de génétique clinique, CHU Côte de Nacre, Caen, FRANCE ; g Laboratoire de génétique médicale et cytogénétique, CH Le Mans, Le Mans, FRANCE ; h Service de génétique, CH de Mulhouse, Mulhouse, FRANCE ; i Centre de génétique humaine, Université de Franche-Comté, Besançon, FRANCE ; j Service de Médecine de la Reproduction, AP-HP, Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis, Hôpital Jean-Verdier, Bondy, FRANCE ; k Service de Gynécologie Endocrinienne, Hôpital Jeanne-de-Flandre., Lille, FRANCE
* abdelkader.heddar@aphp.fr
Introduction : L’insuffisance ovarienne primitive (IOP) atteint 1% des femmes avant 40 ans. Un nombre croissant de gènes responsables est identifié grâce au séquençage nouvelle génération (NGS). La diminution de la réserve ovarienne (DOR) concerne 10% des femmes en parcours d’AMP, mais les étiologies sont largement inconnues.
Patientes et méthodes : 70 patientes Caucasiennes de 16-35 ans avec DOR (AMH <1.2 ng/ml, compte de follicule antraux <5) dont 9 formes familiales, 46 XX sans prémutation de FMR1, ont été étudiées avec un panel NGS ciblé comprenant les 70 gènes impliqués dans les IOP.
Résultats et discussion: Quatorze patientes (20%) portent des variants pathogènes (VP) ou probablement pathogènes (VPP) de différentes familles de gènes : 1) Réparation de l’ADN : notamment une mutation tronquante de BNC1 et des VPP de ERCC6 dans deux familles non apparentées. Dans l’une d’elle, 2 sœurs ont chacune une IOP ou une DOR confirmant un mécanisme physiopathologique commun. 2) Etablissement du capital folliculaire : notamment SOHLH2 3) Fonctions mitochondriales notamment POLG, muté dans des IOP avec atteinte neurologique, mais ici remarquablement dans une DOR isolée.
Conclusion : Ce travail est la première étude génétique complète d’une cohorte de DOR. Elle montre i) la nécessité de l’étude génétique des DOR ii) le lien génétique entre IOP et DOR qui permettrait d’agir sur un plan préventif. Une préservation de la fertilité pourrait être nécessaire chez certaines patientes et leurs apparentées asymptomatiques. iii) De plus la génétique pourrait apporter des éléments importants sur le pronostic de fertilité des DOR.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.