Analyse structurale de l'impact d'une nouvelle mutation du gène du récepteur des androgènes chez deux patients adultes atteints d'une forme légère du syndrome d'insensibilité aux androgènes
M. Hage*a (Dr), D. Druib (Dr), S. Mercierc (Dr), A. Guiochon-Manteld (Pr), MA. Ecomarde (Dr), J. Belaisch-Allartf (Pr), L. Cazabata (Dr), P. De Mazancourtg (Pr), ML. Raffin-Sansona (Pr)
a Centre Hospitalier Universitaire Ambroise Paré, Service d’Endocrinologie, de Diabétologie et de Nutrition, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Boulogne Billancourt, FRANCE ; b Centre Hospitalier Universitaire Nantes, Service d’Endocrinologie, L'institut du Thorax, Nantes, FRANCE ; c Centre Hospitalier Universitaire Nantes, Service de Génétique Médicale, Unité de génétique moléculaire, Nantes, FRANCE ; d Centre Hospitalier Universitaire Bicêtre, Service de Génétique Moléculaire, Pharmacogénétique et Hormonologie, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; e Centre Hospitalier de Rambouillet, Service de Médecine Interne, Médecine Polyvalente, Rambouillet, FRANCE ; f Centre Hospitalier des Quatre Villes, Service de Gynécologie-Obstétrique et Médecine de la Reproduction, Sèvres, FRANCE ; g Centre Hospitalier Universitaire Ambroise Paré, Laboratoire de Biochimie-Génétique Moléculaire, UMR1179, Boulogne Billancourt, FRANCE
* mirella.hage@aphp.fr
Introduction: Les mutations du récepteur des androgènes (RA) sont responsables du syndrome d’insensibilité aux androgènes (SIA) dont le phénotype clinique varie d’une gynécomastie et/ou infertilité dans les formes légères (MAIS) à une féminisation complète dans les formes sévères (CAIS).
Observation : Nous rapportons une nouvelle mutation du gène RA chez deux patients adultes avec MAIS et nous caractérisons l'impact fonctionnel de cette mutation en utilisant la modélisation 3D.
Le premier patient âgé de 38 ans, adressé pour une infertilité, présentait une gynécomastie, un léger hypospadias et une oligoasthénotératospermie. Ce phénotype contrastait avec un dosage élevé de testostérone, de FSH et de l’index de sensibilité aux androgènes (ASI) suggérant un MAIS. Le recours à une fécondation in vitro et une injection intracytoplasmique de spermatozoïdes a permis la naissance de jumeaux. Le deuxième patient âgé de 45 ans, avec antécédent de gynécomastie opérée, consultait pour une baisse de la performance sportive et présentait également une oligoasthénotératospermie, une testostérone et un ASI élevés. Malgré son anomalie spermatique, il a eu deux enfants naturellement. Le séquençage du gène AR a montré chez les deux patients une nouvelle mutation ponctuelle faux-sens, Ala699Thr, dans le domaine de liaison au ligand. La modélisation 3D a montré l’impact potentiel de la mutation sur la stabilité du dimère lors de la liaison du ligand ou sur la conformation allostérique lors de la dimérisation.
Discussion : Cette étude illustre l’intérêt de l’analyse structurale pour l’étude fonctionnelle des mutations et élargit la base de données des mutations du gène RA.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.