L’hormone anti-Müllerienne a-t-elle une place dans la prise en charge de l’azoospermie ? Étude monocentrique dans une large cohorte de 134 patients
H. Benderradji*a (Dr), J. Prasivoravonga (Dr), F. Marcellia (Dr), AL. Barbotinb (Dr), C. Marchettic (Dr), S. Catteau-Jonardd (Pr), C. Guittarde (Dr), A. Villersa (Pr), P. Pignyf (Pr), C. Leroya (Dr)
a Service d' Urologie, Andrologie et transplantation rénale-CHU de Lille, Lille, FRANCE ; b Biologie de la reproduction,Centre de Biologie Pathologie Pierre-Marie Degand, CHU de Lille, Lille, FINLANDE ; c Centre AMP du Bois, Lille, FRANCE ; d Service de Gynécologie Endocrinienne, CHRU de Lille, Lille, FRANCE ; e Polyclinique Du Bois, Lille, FRANCE ; f Institut de Biochimie et Biologie Moléculaire,Centre de Biologie Pathologie Génétique, CHU de Lille, Lille, FRANCE
* hamza.benderradji@yahoo.fr
Contexte : L’objectif de notre étude est d’évaluer l’apport de l’hormone anti-Müllerienne (AMH) plasmatique dans la prise en charge de l’azoospermie ainsi que la prédiction du résultat de l’extraction chirurgicale de spermatozoïdes (TESE).
Méthode : 134 patients avec azoospermie ayant bénéficié d’une TESE entre 2017 et 2019 au CHU-de-Lille ont été inclus. En fonction de la cause d’azoospermie et du résultat de la TESE, les taux plasmatiques d’AMH, FSH, LH, inhibine B (Inhib_B), et testostérone totale (T), ainsi que le volume testiculaire moyen ont été comparés.
Résultats : Les taux d’AMH étaient plus bas dans l’azoospermie non-obstructive (ANO) que l’azoospermie obstructive (AO), et très abaissés en cas d’ANO génétique (médiane=7.2pmol/l;p=0.004).
Les taux d’AMH dans l’ANO génétique étaient corrélés négativement à la FSH et LH (r=-0.44,p=0.04,r=-0.68;p=0.0005,respectivement), et positivement à l’Inhib_B et T (r=0.69;p=0.003,r=0.78;p<0.0001,respectivement).
L’AO était associée à un taux d’extraction de spermatozoïdes (TES) de 100%. Parmi les causes d’ANO, le meilleur TES était observé en cas d’antécédents de cryptorchidie (13/22;59.1%), et le plus faible dans les causes génétiques (ANO génétique) (6/22;27.3%) et d’origine cytotoxique (1/8;12.5 %).
Seule l'AMH plasmatique était prédictive d’un résultat négatif de la TESE dans l’ANO d’origine génétique. En-dessous du seuil choisi grâce aux courbes ROC à 2.6pmol/l, la sensibilité et la valeur prédictive négative pour un résultat négatif étaient de 100%.
Discussion : L’AMH est un bon marqueur du fonctionnement des cellules de Sertoli chez l’adulte. Elle peut prédire un résultat négatif de la TESE associé à un phénotype d’altération de la fonction Sertolienne dans l’ANO d’origine génétique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.