Diagnostic de l’hyperaldostéronisme primaire et spectrométrie de masse
S. Baron*a (Dr)
a Physiologie - Explorations fonctionnelles, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris, FRANCE
* stephanie.baron@aphp.fr
L’hyperaldostéronisme primaire (HAP) est la cause la plus fréquente d’hypertension artérielle secondaire. Cependant, son diagnostic reste difficile car nécessitant plusieurs étapes : d’abord un dépistage basé sur le rapport aldostérone sur rénine (RAR) ; puis un éventuel test de confirmation basé sur la freination de la sécrétion d’aldostérone ; et enfin, selon les cas, un diagnostic étiologique nécessitant un cathétérisme des veines surrénales. Pour toutes ces étapes, la mesure de l’aldostéronémie est un élément central. Les méthodes les plus courantes font appel à l’immuno-analyse, avec de possibles réactions croisées et interférences. Ces méthodes sont peu à peu remplacées par des techniques analytiques faisant intervenir une séparation chromatographique suivie d’une détection par spectrométrie de masse en tandem : la LC-MS/MS, méthode de référence. Elle permet d’atteindre une spécificité optimale tout en maintenant la sensibilité des dosages. Cette évolution méthodologique a de nombreuses conséquences : la principale est une nette diminution des concentrations d’aldostérone mesurées, de l’ordre de 25%, par rapport aux anciennes méthodes. Cette évolution méthodologique impose une redéfinition des seuils utilisés aussi bien pour le RAR que pour les tests de confirmation. Par ailleurs, la LC-MS/MS permet, non plus, de mesurer isolément l’aldostérone, mais d’accéder en une seule analyse, à l’ensemble des stéroïdes corticosurrénaliens, en particulier les précurseurs minéralocorticoïdes et les stéroïdes hybrides (18 oxo- et 18-hydroxycortisol). Ces profils stéroïdiens permettraient ainsi d’identifier plus facilement les différentes formes d’HAP, et pourraient simplifier le diagnostic et la prise en charge de ces patients.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.