Marqueurs théranostiques en pathologie tumorale hypophysaire : peut-on prédire la réponse au traitement ?
A. Vasiljevic*a (Dr)
a Centre de Pathologie Est, Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE
* alexandre.vasiljevic@chu-lyon.fr
En pathologie tumorale, un marqueur théranostique peut être défini comme un outil diagnostique permettant au pathologiste d’identifier les tumeurs qui ont le plus de chance de répondre à un traitement spécifique. Dans le cadre de la prise en charge personnalisée des tumeurs neuroendocrines/adénomes hypophysaires, le pathologiste dispose de différents marqueurs immunohistochimiques qui peuvent aider l’endocrinologue à sélectionner le traitement le plus adéquat pour son patient et lui éviter de prescrire un traitement inefficace aux effets secondaires non-négligeables. La détection immunohistochimique des récepteurs à la somatostatine SSTR2A et SSTR5 apporte des informations sur la sensibilité des tumeurs somatotropes aux analogues de la somatostatine (AS) tels que le lanréotide et le pasiréotide. L’expression de SSTR5 dans les tumeurs corticotropes avec Cushing est à la base de leur traitement par pasiréotide. La détection de SSTR5 dans certaines tumeurs à prolactine peut faire ponctuellement discuter l’utilisation des AS dans leur prise en charge thérapeutique. Le traitement des tumeurs neuroendocrines hypophysaires agressives et des carcinomes hypophysaires peut nécessiter l’utilisation d’agents alkylants comme le témozolomide (TMZ). Le lien entre détection par immunohistochimie de l’enzyme MGMT (O6-methylguanine-ADN méthyl-transférase) dans la tumeur et résistance au TMZ reste controversé. D’autres marqueurs comme la protéine MSH6 (MutS Homolog 6), impliquée dans la réparation des mésappariements de l’ADN, ont été proposés dans ce cadre. Enfin, la détection de PD-L1 (Programmed Death-Ligand 1) dans les tumeurs hypophysaires ouvre une voie à l’utilisation de l’immunothérapie anti-checkpoint (point de contrôle) dans leur traitement et notamment celui des tumeurs agressives résistantes au TMZ.
L’auteur a déclaré le(s) conflit(s) d’intérêt suivant(s) :
Financement de l'analyse anatomo-pathologique dans le cadre de l'étude EOLIA (Etude Observationnelle Française pour évaluer la corréLation entre l’expression des récepteurs à la somatostatine, le signal IRM, et l’efficacité d’octreotIde LP et de pAsireotide LP dans l’acromégalie) par les laboratoires NOVARTIS.