Implication de l’expression ectopique du récepteur GIPR dans l’hormonosécrétion des adénomes hypophysaires somatotropes
C. Janot*a (M.), N. Ladurellea (Dr), F. Chasseloupa (Dr), S. Viengchareuna (Dr), P. Chansona (Pr), L. Amazita (Dr), P. Kamenickýb (Pr)
a Université Paris Saclay, Inserm, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; b Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Hôpital Bicêtre, Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE
* clement.janot@aphp.fr
Objectif : Hormis les mutations de GNAS, la pathogénie moléculaire des adénomes hypophysaires somatotropes est mal connue. Récemment, nous avons décrit, chez des patients acromégales présentant une réponse paradoxale de la GH (Growth Hormone) à la charge orale en glucose, un sous-groupe d’adénomes, sans mutation de GNAS, ayant une expression hypophysaire ectopique du récepteur du GIP (Glucose-dependent Insulinotropic Peptide). L’objectif de ce travail a été d’analyser le couplage fonctionnel du GIPR hypophysaire à la sécrétion de la GH.
Méthodes : Nous avons étudié, par transfection transitoire, l’impact de la surexpression du GIPR humain dans les lignées cellulaires somatotropes GH3 et GC. L’immunofluorescence nous a permis de vérifier la surexpression du GIPR ; l’activation de la voie de l’AMPc ainsi que la sécrétion de GH ont été mesurées après stimulation des cellules par le GIP.
Résultats : Nous avons montré que l’expression endogène du GIPR, dans ces deux modèles cellulaires, ne permet pas l’activation de la voie de l’AMPc aux concentrations physiologiques de GIP. En revanche, la surexpression du GIPR augmente la sensibilité des cellules au ligand. En effet, le GIP induit la production d’AMPc à des concentrations inférieures de deux logs décimaux dans les cellules transfectées par rapport aux cellules contrôles. De plus, à stimulation équivalente, elles secrètent davantage de GH (8,143 vs 4.555 ng/L/10000 cellules, P=0.0079).
Discussion : Le GIPR, surexprimé dans des cellules somatotropes, est fonctionnellement couplé à la voie de l’AMPc et sa stimulation augmente la sécrétion de GH.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.