PL-004

R. Frydman*a (Pr)

a Hôpital Foch - Professeur Emérite Consultant, Suresnes, FRANCE

* Renefrancisfrydman@gmail.com

Douées d’un champ du possible qui leur est propre, la Médecine de la reproduction et la Société évoluent pour leur propre compte mais s’influencent l’une l’autre.

La fécondation in vitro extra corporelle a été imaginée devant des stérilités physiologiques avérées. Les premières candidates furent les femmes dont les trompes ont été infectées, obturées, enlevées, empêchant la rencontre des gamètes dans ce lieu de prédilection, antichambre de l’utérus. La fécondation in vitro était alors la seule alternative, mais progressivement d’autres indications féminines furent proposées, puis des indications masculines, puis, en raison d’un risque de transmission d’une anomalie, des indications génétiques, et tout dernièrement c’est une ouverture sociétale telle une demande d’auto conservation ovocytaire ou de don de sperme pour une femme seule ou en couple homosexuel. Des propositions telles que la levée de l’anonymat des donneurs, l’insémination post mortem, les mères porteuses soulèvent des débats.

Des pratiques nouvelles voient le jour telle la greffe d’utérus. Les découvertes scientifiques comme les ciseaux génétiques posent la question de la possible modification du génome, la découverte des cellules souches interrogent sur l’éventualité du clonage reproductif et sur les néo gamètes, des recherches ont lieu sur l’utérus artificiel…

Dès lors se pose la question : est-ce que tout ce qui est envisageable aujourd’hui se réalisera un jour ou bien est-ce que la société fixera des lignes rouges à ne pas dépasser afin de respecter des notions fondamentales comme la dignité de l’homme, la protection des plus vulnérables ?

Comme le disait le Professeur Jean BERNARD, premier Président du Comité Consultatif National d’Ethique et des Sciences de la Vie : « L’attrait de la connaissance est incommensurable, rien ne pourra l’arrêter, mais son application peut être modulée par la réflexion éthique ».

Qu’en est-il après cette quatrième révision de la loi de bioéthique qui vient d’être votée cet été 2021 ?

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.