Génotypage des cancers anaplasiques de la thyroïde : retour sur 3 ans d’expérience au CHU de Nantes
G. Herbreteaua (Dr), G. Herbreteau*b (Dr), A. Lugatc (Dr), C. Sagand (Dr), C. Caillarde (Dr), E. Miralliee (Pr), MG. Denisb (Pr), D. Druif (Dr)
a CHU de Nantes, Nantes Cedex 01, FRANCE ; b Service de Biochimie et Plateforme de Génétique Moléculaire des Cancers, CHU de Nantes, Hôtel-Dieu, 44093 Nantes Cedex 01, FRANCE ; c Service d’Oncologie Médicale, CHU de Nantes, Hôpital Guillaume et René Laennec, 44093 Nantes Cedex 01, FRANCE ; d Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU de Nantes, Hôtel-Dieu, 44093 Nantes Cedex 01, FRANCE ; e Chirurgie Cancérologique, Digestive et Endocrinienne, IMAD, CHU de Nantes, Hôtel-Dieu, 44093 Nantes Cedex 01, FRANCE ; f Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition, L’institut du Thorax, CHU de Nantes, Hôpital Guillaume et René Laennec, 44093 Nantes Cedex 01, FRANCE
* guillaume.herbreteau@chu-nantes.fr
Introduction : Les cancers anaplasiques de la thyroïde (CAT) sont habituellement traités par chimio- et radiothérapie. Le génotypage tumoral permet la découverte d’anomalies moléculaires actionnables par des thérapies ciblées, possiblement plus efficaces et moins toxiques, après validation en RCP. Nous rapportons une synthèse des résultats obtenus au CHU de Nantes de 2019 à 2021.
Matériel et Méthodes : L’ADN a été extrait d’échantillons tumoraux FFPE avec le Maxwell RSC DNA FFPE Kit (Promega). Un panel de 22 gènes (dont BRAF, NRAS, KRAS, HRAS et RET) a été exploré par séquençage haut-débit à l’aide du kit QIAseq Targeted DNA Custom Panel (QIAGEN). Les données de séquençage ont été générées sur séquenceur MiSeq (Illumina) et interprétées sur le logiciel CLC Genomics Workbench (QIAGEN).
Résultats : Du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2021, 118 cancers thyroïdiens ont été analysés, dont 17 CAT (14%). Les gènes NRAS et HRAS étaient mutés dans 18% et 6% des CAT, respectivement. La mutation BRAF p.V600E (c.1799T>A) était présente dans 18% des CAT (3/17). Les mutations de BRAF et de RAS étaient mutuellement exclusives. Parmi les 3 patients BRAF-mutés, 2 sont décédés avant obtention du résultat, et un seul a pu bénéficier d’un traitement par dabrafenib-trametinib, avec rémission complète depuis 30 mois.
Conclusion : L’identification d’altérations moléculaires actionnables peut améliorer la prise en charge du CAT. Le délai de rendu des résultats est décisif : pour le réduire, depuis avril 2022, nous recherchons la mutation BRAF p.V600E sur ADN circulant avant la chirurgie, dès la suspicion de CAT.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.