Evaluation d’un immunodosage automatisé pour la mesure de l’estradiol dans l’exploration des pubertés précoces
J. Blina (Dr), J. Blin*b (Dr), C. Hochmanb (Dr), S. Baronb (Dr), N. Gravelineb (Dr), D. Massonb (Pr), K. Bachb (Dr)
a CHU de Nantes, Nantes Cédex 01, FRANCE ; b CHU de Nantes, Nantes, FRANCE
* justine.blin@chu-nantes.fr
Le dosage plasmatique de l’estradiol est problématique depuis de nombreuses années. En effet les concentrations varient de <1 pg/mL à >2 000 pg/mL selon les situations cliniques. Les méthodes immunologiques automatisées permettent facilement de mesurer des taux élevés d'estradiol, mais les limites de quantification annoncées par les fournisseurs les rendent inutilisables pour la détermination de faibles concentrations. Ces explorations étaient jusque-là réalisées par radioimmunodosages (RIA). Les alternatives à la RIA manquent. Les méthodes par spectrométrie de masse peinent à atteindre des niveaux de sensibilité suffisants, sans utiliser des techniques incompatibles avec l’activité de routine. Le kit d’immunodosage développé par la société DiaSorin annonce une limite de quantification = 16 pg/mL. Le but de notre étude était d’évaluer ce kit et le comparer à notre méthode usuelle de RIA, CisBio.
Nous avons évalué l'immunodosage LIAISON Estradiol II Gen® (117 échantillons). Les performances analytiques étaient conformes aux données annoncées par le fournisseur. Nous avons défini une limite de quantification à 13,5pg/mL et identifié une différence systématique et proportionnelle entre les deux méthodes. Nous avons collecté les données cliniques pour 40 jeunes filles (stade de Tanner, ménarche, données échographiques) afin de confronter les performances biologiques des deux méthodes. Nous mettons en évidence une meilleure concordance clinique avec le LIASON, avec une médiane de 14.1 pg/mL, une moyenne à 17.1pg/mL et des quartiles de 11.1 à 23.0 pg/mL pour le démarrage pubertaire.
Cette étude rapporte une alternative au radioimmunodosage, suffisamment sensible pour évaluer la plupart des situations cliniques, y compris la puberté précoce.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.