Insuffisance corticotrope après une corticothérapie prolongée: définition de seuils de cortisol permettant d'éviter le test au Synacthene faible dose en pédiatrie.
M. Laulhéa (Dr), M. Laulhé*b (Dr), C. Dumaineb (Dr), D. Chevenneb (Dr), F. Leyeb (M.), A. Fayeb (Pr), B. Dozièresb (Dr), M. Strullub (Dr), J. Vialab (Pr), J. Hoganb (Pr), V. Houdouinb (Pr), J. Légerb (Pr), D. Simonb (Dr), JC. Carelb (Pr), C. Storeyb (Dr), S. Guilmin-Créponb (Dr), L. Martinerieb (Pr)
a Inserm, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE ; b Hopital Robert Debré, Paris, FRANCE
* margaux.laulhe1@gmail.com
L’insuffisance corticotrope secondaire à une corticothérapie touche environ 40% des patients traités (Prete et Bancos, BMJ, 2021). En pédiatrie, le diagnostic repose sur la réalisation d’un test au Synacthène faible dose (1µg), entrainant un cout médical et économique non négligeable. Il a été montré chez l’adulte que le cortisol matinal permettait de faire le diagnostic sans recourir à un test dynamique, cependant les données en population pédiatrique sont encore insuffisantes.
L’objectif de cette étude rétrospective était de définir des seuils de cortisol matinaux permettant de prédire le résultat du test au Synacthène faible dans une cohorte de 91 patients ayant reçu des doses supra-physiologiques de glucocorticoïdes pendant plus de 3 semaines. L’insuffisance corticotrope était définie par une élévation du cortisol 20 minutes après l’injection de Synacthène (1µg) inférieure à 500 nmol/L.
Une insuffisance corticotrope est retrouvée chez 60% des patients testés. Le cortisol matinal est associé de façon significative à la réponse au test au Synacthène faible dose (p< 0.0001). Selon l’analyse en courbe ROC (AUC 0.78), un cortisol matinal supérieur à 317 nmol/L permet d’éliminer l’insuffisance corticotrope avec une sensibilité de 95% alors qu’un cortisol inférieur à 144 nmol/L prédit une insuffisance corticotrope une spécificité de 93% par rapport au test au Synacthène faible.
L’utilisation de seuils de cortisol matinal permet de prédire la reprise de l’axe corticotrope post-corticothérapie de façon sensible et spécifique chez les patients pédiatriques traités par corticothérapie chronique et permettrait d’éviter environ 50% des tests dynamiques réalisés dans cette indication.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.