Mise en évidence par LC-MS/MS du pseudohyperaldostéronisme par intoxication à la glycyrrhizine
A. Violina (Dr), A. Violin*a (Dr), V. Bieringa (Mlle), C. Renauda (M.), E. Gandriaua (Mme), N. Gravelinea (Dr), D. Massona (Pr), R. Gaisnea (M.), L. Figueresa (Dr), K. Bach-Ngohoua (Dr)
a CHU de Nantes, Nantes, FRANCE
* alizee.violin@chu-nantes.fr
La présentation clinique du pseudohyperaldostéronisme par intoxication à la glycyrrhizine associe hypertension artérielle et hypokaliémie. Il existe de nombreux aliments contenant ce toxique, et l’interrogatoire ne permet pas toujours de les déceler induisant souvent une recherche inutile d’autres causes d’hypertension artérielle hypokaliémique. Le but de ce travail est de trouver un paramètre biologique permettant d’authentifier le diagnostic.
Onze volontaires sains ont consommé un produit à base de réglisse (confiseries ou boissons disponibles sur le marché). Les prélèvements sanguins ont été réalisés avant (T0) puis 6, 10 et 24 heures après (T+6, T+10 et T+24). La natrémie, kaliémie, la glycyrrhizine, son métabolite actif l’acide glycyrrhétinique, cortisol et cortisone ont été dosés, et le rapport cortisol/cortisone (RCC) a été calculé. Trois patients ayant une hypertension artérielle hypokaliémique (deux patients consommant régulièrement de la réglisse, et un hyperaldostéronisme primaire avéré) ont aussi bénéficié de ces dosages.
Un pic d’acide glycyrrhétinique (8,2 - 180,8 ng/mL) a été observé chez les volontaires à T+6 ou T+10. Pour les volontaires, le RCC moyen à T0 était à 6,1 et s’élevait à T+6 pour trois d’entre eux (5,4 (T0)→6,8 ; 3,9→4,9 ; 3,2→5,5). Les RCC des patients intoxiqués étaient à 16,5 et 8,8 (RCC de l’hyperaldostéronisme primaire : 3,2).
Le dosage de l’acide glycyrrhétinique ne permettrait pas de distinguer une consommation régulière d’une consommation ponctuelle de réglisse mais l’élévation du rapport cortisol/cortisone pourrait orienter plus aisément vers un pseudohyperaldostéronisme. Déterminer un cut-off évocateur d’une intoxication chronique constituerait une aide au diagnostic dans les suspicions d’intoxication à la glycyrrhizine.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.