Estimation du risque cardiovasculaire (RCV) chez les patients vivant avec un diabète de type 1 (PVDT1)
S. Borot*a (Dr), B. Tramunt*b (Dr)
a Besançon, FRANCE ; b Toulouse, FRANCE
* blandine.tramunt@inserm.fr
Le sur-risque CV des PVDT1 est bien reconnu mais son estimation individuelle reste complexe compte tenu de l’hétérogénéité des facteurs de RCV (FDRCV): le facteur glycémique (ancienneté, niveau), les autres FDRCV et la microangiopathie (dont la néphropathie et la neuropathie cardiaque).
L’effet direct de l’hyperglycémie chronique sur le RCV n’a été démontré qu’en 2005 (étude EDIC). Il ressort aujourd’hui que l’hyperglycémie chronique s’exprime tardivement sur le RCV, après 20 à 30 ans de DT1. Elle s’accompagne après 40 ans d’âge d’un RCV élevé, surtout si l’HbA1c est élevée, si d’autres FDRCV sont associés et s’il existe une néphropathie. Ainsi, la logique actuelle propose une prise en charge CV précoce. Dès la pédiatrie, il est nécessaire d’atteindre les niveaux d’HbA1c les plus bas possibles sans hypoglycémie, de cibler le LDL à 100mg/dl dès 10 ans d’âge et prescrire une statine dès 130mg/dl, dès 100mg/dl en cas de FDRCV, et systématiquement après l’âge de 40 ans, avec une cible parfois à 70mg/dl (néphropathie, rétinopathie sévère, RCV > 20% à 10 ans d’après un des 2 calculateurs validé dans le DT1). Même s’il n’y a pas de consensus sur l’intérêt du dépistage de l’artériopathie, il peut être intéressant chez les patients asymptomatiques qui cumulent les FDRCV ou après 40 ans d’âge de réaliser un test de dépistage (score calcique coronaire, coroscanner ou échodoppler carotidien) afin de réduire la cible de LDL à 55mg/dl et prescrire un antiaggrégant. La metformine et les agonistes du GLP-1 peuvent se discuter.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.