Résumé
Etude de la fertilité spontanée parmi 321 patientes atteintes d’un syndrome de Turner
Dr V. BERNARDa, Dr B. DONADILLEa, Dr D. ZENATYb, Dr C. COURTILLOTc, Dr S. SALENAVEd, Pr JC. CARELb, Pr P. CHANSONd, Pr J. LÉGERb, Pr P. TOURAINEc, Pr S. CHRISTIN-MAITREa
a Service d’Endocrinologie et Maladies de la Reproduction, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; b Service d’Endocrinologie Diabétologie Pédiatrique, Hôpital Robert Debré, Paris ; c Service d’Endocrinologie et Maladies de la Reproduction, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ; d Service d’Endocrinologie et Maladies de la Reproduction, Hôpital Bicêtre, le Kremlin-Bicêtre
Introduction. L’insuffisance ovarienne primaire est un des signes cardinaux du syndrome de Turner (ST). Les patientes peuvent bénéficier d’une prise en charge en assistance médicale à la procréation (AMP). Cependant, peu d’études ont rapporté la fertilité spontanée des patientes avec ST.
Objectifs. Evaluer la fréquence de survenue des grossesses spontanées (GS), les facteurs pronostiques de fertilité et le déroulement des grossesses dans une cohorte de patientes avec ST.
Patientes et Méthodes. 321 patientes ont été recrutées au sein du Centre de Maladies Rares (CRMERC). Les données ont été extraites de la base informatique CEMARA puis les patientes ont été contactées par téléphone. La population contrôle est la population française dont les données de fertilité ont été obtenues à la Direction Générale de la Santé.
Résultats. Dix-sept patientes ont eu un total de 32 grossesses. Le délai médian de conception est de 6 mois. Onze patientes (3,4%) ont eu au moins 1 GS à terme. Les facteurs prédictifs de GS sont la ménarche spontanée (16/17) et le caryotype mosaïque (12/17). Le taux de fausse-couche chez les patientes est statistiquement supérieur (34% versus 21% p<0,001) à la population contrôle, de même que le taux de césarienne (59% versus 21%, p<0,001). Un ST a été identifié chez 2 nouveau-nées.
Conclusion. Cette étude montre que la survenue d’une GS menée à terme chez les patientes avec ST est un évènement rare mais non exceptionnel. Ces données sont utiles pour améliorer les conseils donnés aux patientes sur les possibilités de fertilité en dehors de l’AMP.
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