Résumé
Le métabolisme du fer: vers de nouveaux horizons
Dr S. VAULONTa
a Institut Cochin, Unité INSERM U1016, Paris
Le fer est indispensable à la vie. Au niveau de l’organisme, il permet le transport de l’oxygène aux tissus et au niveau cellulaire, il participe à de nombreux processus tels que la synthèse de l'ADN, le transport d'électrons et la respiration. Mais si le fer est vital, en excès, il peut être toxique via ses effets pro-oxydants (génération de ROS et dommage de l’ADN). C’est pourquoi l’homéostasie du fer est finement regulée grâce à l’activité d’une hormone hyposidérémiante, l’hepcidine, dont la synthèse est sous le contrôle de l’érythropoièse, le statut en fer et l’inflammation. Chez l’homme, il est clairement établi qu’un défaut d’hepcidine est responsable de l’essentiel des maladies de surcharge en fer, hémochromatoses primaires et secondaires, comme la thalassémie, et qu’à l’inverse, sa surexpression est associée aux anémies chroniques inflammatoires (infection, cancer, insuffisance rénale, maladies auto-immunes) et aux IRIDA (Iron Refractory Iron Deficiency Anemia), faisant de l’hepcidine une cible thérapeutique de choix dans le traitement de ces maladies.
Ces dernières années le métabolisme du fer s’est ouvert à de nouveaux horizons et on a pu découvrir par exemple le rôle clé du métal dans le développement et le fonctionnement de tissus spécialisés (cerveau, cœur, pancréas, tissu adipeux), la réponse immunitaire innée (cellules myéloïdes et macrophages), le microbiote (intestinale et hépatique) et le métabolisme énergétique.
Certains aspects du rôle du fer et l’implication de l’hepcidine seront discutés au cours de cette session, en particulier seront évoqués le statut en fer dans l’obésité, la résistance à l’insuline et la stéatose hépatique.
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