Résumé

SY4-01

Diabètes médicamenteux

Pr P. GOURDYa

a service de Diabétologie, Maladies Métaboliques et Nutrition - CHU Rangueil, Toulouse

Les étiologies iatrogènes sont classiquement répertoriées dans la liste des causes potentielles de survenue d’un diabète. De nombreux traitements, au premier rang desquels les corticothérapies, immunosuppresseurs et anti-rétroviraux, ont été identifiés au fil du temps en tant que pourvoyeurs d’anomalies de la tolérance au glucose. Au cours des dernières années, de nouvelles classes thérapeutiques, susceptibles de générer ou de favoriser la survenue plus ou moins bruyante d’un diabète, ont fait l’objet d’une attention particulière. C’est le cas des antipsychotiques de nouvelle génération, dits « atypiques », qui favorisent l’insulino-résistance dans un contexte de prise de poids exacerbée et peuvent également affecter l’insulinosécrétion avec un impact variable selon les molécules, plus marqué avec la clozapine et l’olanzapine. La présentation se rapproche généralement de celle du diabète de type 2, mais des modes de survenue plus sévères ont été décrits, incluant de rares épisodes d’acidocétose lorsque la carence insulinosécrétoire est au premier plan. Parmi les molécules actuellement sous surveillance, citons certaines thérapies oncologiques ciblées et tout particulièrement les inhibiteurs de mTOR (mTORinh) et les inhibiteurs de tyrosine kinases (TKinh). Les mTORinh sont à l’origine de dyslipidémies (LDL et triglycérides augmentés), mais également d’une hyperglycémie (13 à 50% des cas selon les études) en affectant la sensibilité à l’insuline et l’insulino-sécrétion. Les TKinh interfèrent plus spécifiquement avec le métabolisme glucidique, pouvant aboutir à un diabète mais également à la survenue d’hypoglycémies par des mécanismes qui restent à élucider. Des recommandations ont été récemment établies pour codifier la surveillance métabolique de ces traitements anti-cancéreux.

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