Résumé
Devenir à long terme des patientes ayant une insuffisance ovarienne primaire : une étude longitudinale
Dr A. BACHELOTa, Dr C. NICOLASa, Dr S. GRICOURTa, M. J. DULONa, Dr JL. GOLMARDa, Pr P. TOURAINEa
a Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris
Contexte L’insuffisance ovarienne primaire (IOP) est à l’origine d’une carence hormonale et d’une infertilité. Le devenir des patientes et le retentissement de la maladie à long terme ne sont pas connus.
Objectif Etude longitudinale d’une cohorte de patientes avec IOP au minimum 5 ans après leur premier bilan
Patients et méthodes Evaluation des patientes avec IOP en terme de suivi médical, prise de traitement hormonal substitutif (THS), étude de la densité minérale osseuse (DMO) et réalisation d’un projet parental.
Résultats Sur la cohorte de 542 patientes, 103 patientes ont été réévaluées. L’âge moyen au bilan de suivi était de 37.1±0.1 ans. Le suivi était de 7.43±3.1 ans. Soixante neuf patientes (57%) avaient arrêté leur THS pendant plus d’un an au cours de la période de suivi, du fait de l’absence de bénéfice direct ressenti de celui-ci. Une altération de la DMO au cours du suivi était notée, avec une ostéopénie chez 59% et une ostéoporose chez 6% des patientes. En analyse univariée et multivariée, l’arrêt du THS était un facteur indépendant significativement associé à la diminution de la DMO (p=0.007). Un projet parental avait abouti chez 35 des 84 couples ayant ce projet (10 grossesses spontanées, 18 après don, 8 enfants adoptés).
Discussion. Cette première étude longitudinale de patientes avec IOP met en évidence la faible adhésion des patientes à leur THS, et l’importance de celui-ci dans la prévention de la déminéralisation osseuse. Un suivi spécialisé à long terme est donc primordial, afin de prévenir les conséquences de cette maladie.
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