Résumé
Le récepteur nucléaire CAR pourrait-il jouer un rôle dans les perturbations métaboliques induites par les xénobiotiques ?
Dr A. MARMUGIa, Mlle C. LUKOWICZb, M. F. LASSERREb, M. A. POLIZZIb, Dr A. MONTAGNERb, Dr H. GUILLOUb, Dr L. LAKHALb
a Imperial College, Londres ; b UMR 1331 Toxalim, Toulouse
Les stéatoses hépatiques non alcooliques font partie des hépatopathies chroniques les plus fréquentes dans la population occidentale et sont considérées comme un facteur de risque cardiovasculaire. La cause première de ces pathologies est la suralimentation mais l’exposition à certains polluants, taxés d’ « obésogènes environnementaux » a également été incriminée.
Les récepteurs nucléaires jouent un rôle clé dans la régulation du métabolisme énergétique hépatique. Le récepteur nucléaire CAR (Constitutive Androstane Receptor) a été initialement décrit comme un régulateur de la fonction de détoxification, mais plusieurs études récentes soulignent son rôle dans le contrôle de l'homéostasie énergétique.
Nous avons traité des souris de type sauvage ou déficientes pour le récepteur nucléaire CAR pendant 3 jours avec l’agoniste pharmacologique de CAR, le TCPOBOP. Nos résultats révèlent une augmentation dépendante de CAR de l’expression des gènes de la glycolyse, de la lipogénèse et de la cholestérogénèse par le TCPOBOP. Nous avons également mis en évidence une induction d’expression de Pnpla3/adiponutrine, un gène lipogénique, récemment identifié chez l’homme comme un marqueur de la stéatose hépatique. Les souris traitées au TCPOBOP présentent une accumulation de triglycérides et d’esters de cholestérol ainsi qu’une légère hypoglycémie qui ne sont pas retrouvées chez les souris CAR-/-.
Nos résultats suggèrent que le récepteur nucléaire CAR, qui est activé par de nombreux xénobiotiques, pourrait être un médiateur des perturbations métaboliques attribués à certains contaminants environnementaux.
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