Résumé
Conséquences médicales et économiques du retrait du marché de la pioglitazone
Dr AS. GRGICa, M. D. CARELb, M. C. DUBOUDINb, Pr S. LIMATc, Pr A. PENFORNISa
a Service d'endocrinologie-métabolisme et diabétologie-nutrition, CHU Jean Minjoz, Besançon ; b ARS de Franche-Comté, Besançon ; c Pôle Pharmaceutique, CHU Jean Minjoz, Besançon
Objectif: observer rétrospectivement l’impact du retrait de la pioglitazone à un an.
Patients/Méthodes: l’échantillon comprend 3074 patients traités par pioglitazone au moment du retrait (P) et 33 180 patients non exposés (NP) (données régionales de l’Assurance Maladie) et 54 patients pour les données biocliniques.
Résultats: l’évolution du nombre total de médicaments est différent entre les 2 groupes (P:-3,1%/NP:+0%;p=0,0205). Pas de différence significative pour l’évolution des antidiabétiques, de l’ensemble des montants remboursés, du taux d’hospitalisations. L’évolution du montant remboursé des antidiabétiques est moindre (P:-7,7%/NP:+25,6%;p<0,0001).
Chez 47% des patients, la pioglitazone n’a pas été remplacée. Dans les cas de switch, les traitements prescrits sont, par ordre décroissant, les inhibiteurs de la DPP4, les insulinosécréteurs, l’insuline.
Pour l'étude bioclinique, l’âge est de 62,0 ± 10,9 ans. Un an après l’arrêt du traitement, on observe des différences significatives pour l’HbA1c (+0,5%), le HDL (-0,08 g/L) et l’IMC (-0,21 kg/m2).
Conclusion/Discussion: ce travail, sur un échantillon très large et représentatif de la population française, ne suggère pas d’effet délétère de l’arrêt de la pioglitazone sur la consommation de médicaments, le montant remboursé du traitement et des soins et le taux d’hospitalisation après un délai d’un an. L'absence d'augmentation des antidiabétiques et des coûts liés aux antidiabétiques est probalement due au "non remplacement" de la pioglitazone chez presque la moitié des patients.
Les résultats biocliniques suggèrent qu’un grand nombre de patients ont eu une détérioration de leurs équilibres glycémique et lipidique.
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