Résumé
Hypervitaminémie B12 : un piège diagnostique pour le biologiste et pour le clinicien ?
Dr F. LUYCKXa, Dr J. TEXEIRAa, Dr H. VALDES-SOCINb, Pr A. BECKERSb, Pr E. CAVALIERa
a Service de Biologie Clinique. CHU de Liège, Liège ; b Service d'Endocrinologie. CHU de Liège, Liège
Objectif : L’hypervitaminémie B12 est souvent négligée dans l’interprétation du bilan biologique des patients. En dehors des apports exogènes de B12, des hépatopathies et de l’insuffisance rénale chronique, une hypervitaminémie B12 peut démasquer des néoplasies solides ou hématologiques, d’où la nécessité pour le biologiste et le clinicien de connaitre la validité des mesures extrêmes des immuno-essais utilisés en routine.
Mathériel et Méthodes : Nous avons identifié prospectivement 161 patients (2% des dosages de B12 du CHU de Liège) avec un taux de B12 > 2000 ng/L (Roche Modular Electrochemoluminescence). Nous avons ensuite étudié le sérum de 100 patients répartis en quatre quartiles : 0-500, 500-1000, 1000-1500, 1500-2000 ng/L. Ils ont été contrôlés avec quatre trousses : Holo transcobalamine Abbot (B12 active), Modular, Access et Vista. Tous les sérums ont été traités par PEG 40% à 37°C. La recherche d’anticorps hétérophiles (Scantibodies) et des anticorps anti-facteur intrinsèque (Serion) n’a pas été contributive chez certains.
Résultats : Alors qu’une hypervitaminémie B12 >1000 est détectée par les quatre trousses diagnostiques, le traitement par PEG 40% a diminué significativement la valeur initiale de B12 de > 45% chez 22/50 patients. Sept sur 100 patients ont un taux de B12>2000 ng/L qui passe à <250 ng/L après PEG 40%.
Discussion :
Cette étude démontre la présence d'interférences possibles altérant le dosage de la B12, qui pourraient entrainer des décisions thérapeutiques erronées. La nature des complexes IgG-B12 précipités par PEG interférant avec le dosage est intriguante et nécessite de recherches complémentaires.
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