Résumé
Choc cardiogénique sur myopéricardite révélateur d’une maladie d’Addison.
Mlle M. LAPOIRIEa, Dr B. SEGRESTINa, Pr A. HOTb, Pr G. RAVEROTa
a GHE - Fédération Endocrinologie, Lyon ; b Hôpital Edouard Herriot, Lyon
Le diagnostic d’insuffisance surrénalienne peut se révéler difficile du fait de signes cliniques aspécifiques, mettant en jeu le pronostic vital des patients lors d’une insuffisance surrénalienne aiguë. L’association myopéricardite et insuffisance surrénalienne est peu décrite.
Observation :
Il s’agit d’un patient de 22 ans hospitalisé en urgence dans un état de choc cardiogénique sur tamponnade, dans un contexte d’altération de l’état général évoluant depuis un an. Devant la persistance d’une hyperkaliémie avec hyponatrémie à distance du choc, un dosage du cortisol a été réalisé, revenant effondré, avec une ACTH > 1000 ng/l, révélant une insuffisance surrénalienne périphérique. Les anticorps anti-21 hydroxylase sont positifs, confirmant le diagnostic de maladie d’Addison. Les troubles ioniques ont été masqués initialement par l’administration d’Hemisuccinate d’hydrocortisone au moment du choc. Concernant le bilan étiologique de cette myopéricardite, l’examen cytologique retrouve un liquide inflammatoire et la biopsie péricardique une inflammation fibrino-leucocytaire aspécifique. Les différentes analyses bactériologiques et auto-immunes sont négatives, les IgM et IgG sont positives pour le Coxsackie virus. Une maladie de Still ainsi qu’une hémopathie ont été écartées. Il n’y a pas d’argument pour une poly-endocrinopathie. Un traitement par Colchicine a été mis en place pour une durée d’un an, associée à une opothérapie substitutive par hydro et fludrocortisone. Quelques cas de myopéricardites associées à une insuffisance surrénalienne ont été décrits dans la littérature, d’origine tuberculeuse ou auto-immune.
Conclusion :
Patient présentant une myopéricardite probablement virale, à l’origine d’une décompensation surrénalienne révélant une maladie d’Addison.
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