Résumé
Hyperstimulation ovarienne spontanée sur un adénome hypophysaire
Mlle P. LUGASSYa, Dr A. KATTINIb, Dr B. DECOUDIERa, Dr A. FEVREa, Pr C. HOEFFELc, Pr D. MAROTd, Pr B. DELEMERa
a CHU Robert Debré, service endocrinologie, REIMS ; b Centre Hospitalier Régional de Troyes, service gynécologie-obstétrique, TROYES ; c CHU Robert Debré, service de radiologie, REIMS ; d CHU Robert Debré, laboratoire de biochimie médicale, REIMS
Nous avons hospitalisé une femme de 22 ans pour des douleurs abdominales intenses, associées à des vomissements et des méno-métroragies. A l’échographie endovaginale : aspect typique d’hyperstimulation ovarienne chez cette patiente ne prenant aucun traitement et chez qui la grossesse avait été exclue.
L’IRM pelvienne retrouvait de volumineux kystes avec des ovaires mesurés respectivement à 13.7*11 cm (680 cc) pour le droit et 12.5*8.5 cm (500 cc) pour l’ovaire gauche.
Au bilan biologique : estradiol extrêmement élevé à 2924 pg/mL, avec une LH freinée (0.3 UI/L) et une FSH limite supérieure (10.8 UI/L).
Devant l’absence d’inhibition de la FSH par l’estradiol, nous avons réalisé une IRM hypophysaire qui retrouvait un adénome de 10 mm, vraisemblable adénome gonadotrope.
Un traitement par cabergoline a été introduit à la dose maximum de 0.5 mg par jour, ce qui a permis de normaliser les taux d’estradiol, LH et FSH en quelques jours (respectivement : 92 pg/mL pour l’estradiol, 5.2 UI/L pour la LH et 5.1 UI/L pour la FSH). Le volume ovarien est passé de 680 à 140 cc pour l’ovaire droit, et de 500 à 125 cc pour l’ovaire gauche, en trois semaines de traitement. La cabergoline peut avoir 2 types d’action : s’opposer à l’effet du VEGF (principal facteur impliqué dans l’hyperstimulation ovarienne) en inhibant la phosphorylation de VEGFR2 et /ou diminuer la sécrétion de FSH par l’adénome gonadotrope.
Nous montrons donc une hyperstimulation ovarienne exceptionnelle et l’efficacité de la cabergoline dans cette situation rarissime (seulement 8 cas décrits dans la littérature).
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