Résumé
Paralysie périodique thyrotoxique hypokaliémique: description de deux cas
M. N. JOHNSONa, Dr M. MORETa, Dr C. LANGRANDa
a U10, Service d'Endocrinologie Hopital cardiologique Louis Pradel, Bron
Introduction : La paralysie périodique thyrotoxique hypokaliémique (PPTH) est rare en Occident, mieux connue en Asie. Nous en présentons ici deux cas.
Cas clinique N°1 :
Un homme de 34 ans pakistanais, présentant une Maladie de Basedow, consulte en urgence pour tétraparésie avec hypokaliémie à 2,1mmol/L, sans trouble acidobasique et kaliurèse adaptée.
Cas clinique N°2 :
Homme de 52 ans vietnamien traité pour Maladie de Basedow, mal équilibrée sous antithyroïdiens de synthèse. La paralysie survient au décours immédiat d’une urticaire traitée par corticoïdes et d’un repas riche en féculents.
Dans les deux cas, après traitement substitutif de l’hypokaliémie puis traitement pharmacologique et/ou isotopique de l’hyperthyroïdie, l’évolution est favorable.
Discussion : la PPTH est rapportée dans moins de 2% des cas d’hyperthyroïdies en Chine et au Japon, mais sont rares dans les autres populations ; elle concerne volontiers des sujets masculins jeunes, est caractérisée par une paralysie périphérique d’intensité variable, motrice pure, épargnant les fonctions végétatives et sensitives, souvent déclenchée par un repas riche en glucides, un épisode infectieux, une activité physique. L’hyperthyroïdie est obligatoie et est le plus souvent associée à une maladie de Basedow. L’hypokaliémie est secondaire à l'augmentation du transfert intracellulaire du potassium; elle est associée à une hypophosphatémie et une hypomagnésémie. L’EMG montre une atteinte musculaire pure régressive lors du rétablissement de l’euthyroïdie. Le traitement immédiat comporte une supplémentation potassique, associé à un traitement symptomatique par bétabloquants. La prévention des récidives repose sur l'évitement des facteurs favorisants jusqu’au rétablissement de l’euthyroïdie, qui en est la condition sine qua non.
retour afficher le poster